Une vie : Gisèle Halimi
Gisèle Halimi est morte à l’âge de 93 ans
Le droit à l'avortement, la dépénalisation de l'homosexualité... l’avocate a consacré sa vie à défendre ces causes. Aujourd’hui encore, elle est une figure de la lutte pour les droits des femmes.
Gisèle Halimi naît en Tunisie en 1927, dans une famille traditionnaliste. À 21 ans, elle devient avocate après des études de droit à Paris. Après huit ans au barreau de Tunis, elle est de retour à Paris en 1956, année de l'indépendance de la Tunisie.
Elle signe le manifeste des 343
À 33 ans, celle qui prônait l'indépendance de l'Algérie devient l'avocate de Djamila Boupacha, une militante du FLN. Accusée d'avoir posé une bombe à Alger en 1959, elle est torturée et violée par des parachutistes sa détention. Grâce au soutien de Simone de Beauvoir, l'avocate réussit à mobiliser l'opinion publique sur la torture en Algérie. Djamila Boupacha sera amnistiée en 1962 après les accords d'Évian.
À 44 ans, Gisèle Halimi signe le manifeste des 343 rédigé par Simone de Beauvoir, qui réclame le droit à l’IVG. « Nous voulons qu'en toutes hypothèses et en dernier ressort, la femme, et la femme seule, soit libre de choisir. Nous considérons que l'acte de procréation est un acte de liberté, et aucune loi au monde ne peut obliger une femme à avoir un enfant si elle ne se sent pas capable d'assumer cette responsabilité », déclare-t-elle alors.
Elle s'illustre en défendant la jeune Marie-Claire lors du procès de Bobigny
L'année suivante, elle s'illustre en défendant la jeune Marie-Claire lors du procès de Bobigny. La jeune fille de 17 ans, accusée d'avoir avorté illégalement après un viol, est finalement relaxée à l'issue de son procès. L'avocate en fait un véritable procès politique.
À 54 ans, elle est élue députée et prend vivement position contre la peine de mort et pour la dépénalisation de l’homosexualité. Gisèle Halimi demeure une écrivaine et avocate engagée de la lutte pour et une figure les droits des femmes. Le 28 juillet 2020, elle meurt à l’âge de 93 ans. « Pour les femmes, peut-être plus que pour les hommes, rien n'est jamais acquis », répétait-elle.