En Pologne, des municipalités promettent d'expurger "l'idéologie LGBT"
Des zones « libres de toute idéologie LGBT » en Pologne
Le Parlement européen a condamné la proclamation de ces zones, et certaines communes françaises ont cessé leur jumelage pour protester contre ces décisions homophobes.
En Pologne, des activistes dénoncent les résolutions de plusieurs élus locaux qui ont pris des arrêtés visant la communauté LGBTQ+. Certaines municipalités promettent en effet d’expurger « l’idéologie LGBT » des foyers, des écoles et des bureaux.
Des résolutions discriminantes prises dans 88 communes
Par ailleurs, un hebdomadaire d’extrême droite, Gazeta Polska, a distribué des autocollants anti-LGBT. Et quelques mois plus tard, plusieurs gay prides ont été attaquées par des manifestants homophobes et ultra-nationalistes. « Les gay prides et autres manifestations LGBT sont des provocations contre la société. Personne ne chasse les homosexuels, mais s'ils se montrent et s'identifient, cela provoque une variété de réactions », a réagi Tomasz Pitucha, conseiller municipal de Lublin.
Les militants LGBTQ+ dénoncent des résolutions discriminantes prises dans 88 communes de Pologne. Elles sont toutes situées dans le Sud, la région la plus conservatrice du pays. « Pour être honnête, je ne me sens pas en sécurité, malheureusement. Je n’aime pas sortir seule, et j’ai toujours mon gaz lacrymogène avec moi. Mais en même temps, je ne suis pas paranoïaque, je ne me cache pas », témoigne Honorata Sadurska, vétérinaire.
« C’est de la propagande qui vient directement d’un gouvernement fasciste »
« Il faut comprendre que les gens qui dirigent ces communautés, souvent, ne comprennent pas. On leur a dit que les LGBT étaient dangereux, mais souvent, ils ne comprennent pas ce que ça veut dire, LGBT. C’est de la propagande qui vient directement d’un gouvernement fasciste », ajoute Lena, activiste et membre de Equality Factory.
En décembre, le Parlement européen a condamné la proclamation de ces zones « libres de toute idéologie LGBT » en Pologne et a demandé à ce que les fonds européens destinés à la Pologne soient contrôlés pour ne pas qu’ils soient utilisés à des fins discriminatoires.
En France, plusieurs villes ont également réagi, en suspendant leur jumelage avec des villes polonaises. Un jumelage facilite les échanges, notamment scolaires, entre deux villes de pays différents. Vanessa Slimani, maire de Saint-Jean-de-Braye dans le Loiret, a par exemple décidé que sa ville ne serait plus jumelée à la commune de Tuchów, dans le sud de la Pologne.