Des centaines de migrants rapatriés de Tunisie.
Il a affirmé que l'immigration clandestine était source de "violence et de crimes"
En Tunisie, des centaines de ressortissants d'Afrique subsaharienne commencent à être rapatriés pour échapper aux hostilités, suite aux propos du président tunisien Kaïs Saïed contre l'immigration clandestine. Après ce discours considéré par certaines ONGs comme “raciste et haineux”, nombre d'entre eux ont été expulsés de leurs logements et ont perdu leur travail. Les agressions dans la rue se sont multipliées, plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées. Et certains témoignages révèlent l'existence de “milices” qui les pourchassent.
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La Côte d'Ivoire, le Mali ou encore la Guinée, ont organisé des vols de rapatriement pour les ressortissants volontaires. Ce samedi 300 Maliens et Ivoiriens ont déjà été rapatriés. D'autres ont rejoint un campement improvisé devant le siège de l’Office international des migrations. La Tunisie compte plus de 21000 ressortissants de pays d'Afrique subsaharienne, la plupart sont en situation irrégulière.
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Mercredi 22 février, lors d'une réunion du Conseil de sécurité nationale, Kaïs Saïed a appelé à “prendre des mesures urgentes pour stopper l’afflux des migrants clandestins en provenance d'Afrique subsaharienne”. Il a affirmé que l'immigration clandestine était source de “violence et de crimes” et relevait d'une “entreprise criminelle” visant à “changer la composition démographique” du pays afin qu'elle soit considérée comme un pays “africain seulement” et pour estomper son caractère “arabo-musulman”.
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Ses propos du président ont suscité une vague d'indignation dans le pays. La semaine dernière, des centaines de personnes ont défilé dans le centre de Tunis en réponse à l'appel du front antifasciste. La Tunisie traverse une importante crise économique, politique et sociale. Le chef de l'État Kaïs Saïed s'est arrogé les pleins pouvoirs à la faveur d’un coup de force en juillet 2021.