Les Romanès racontent leur communauté
Les Romanès racontent leur communauté
Longtemps persécutés, ces Tziganes forment l'une des familles les plus connues du monde du cirque. Ils appellent à plus de tolérance et d’ouverture.
Les Romanès forment l'une des familles les plus connues du monde du cirque. Pour Brut, ces Tziganes racontent leur communauté. Sans clichés.
« On n'a jamais fait la guerre, parce qu'on n'a pas de pays »
Chez nous, les Tziganes, ils disent qu'on n'est pas éduqués. Ce n'est pas vrai. C'est vrai que nous, dans la famille Romanès, nos enfants, on ne les a pas envoyés à l'école. On a amené un professeur qui leur a appris à lire, à écrire, à compter. Les Gitans, on nous dit qu'on est très dangereux, qu'on est des fous... Mais il faut savoir qu'on n'a jamais fait la guerre, parce qu'on n'a pas de pays, on n'a pas d'armée, on n'a pas inventé les bombes.
Aujourd'hui, je les vois tous faire des manifestations, des colloques mondiaux : "Il faut protéger la nature !" Mais les gens ne savent pas que les plus écolos du monde, ce sont les Tziganes ! La nuit, on est dehors, on voit les étoiles. La journée, on voit des champs avec des fleurs. La nature est notre mère.
« Ce qui nous a aidés à résister pendant toutes les tempêtes, c'est notre joie de vivre »
Depuis tout petits, on nous apprend que quand un ancien est debout, on ne doit pas rester assis devant lui. Ils sont très importants. On les garde avec nous jusqu'à ce qu'ils partent. Et tout ça, les gens ne le savent pas. On a une hospitalité, on a une étique très forte. Ce qui est très important chez nous aussi, ce qui est joli, c’est que des gens que l'on ne connaît pas, qui ne font pas partie de notre famille mais qui font partie de la même communauté, qu’on n’a jamais vus de notre vie, on leur dit « oncle » ou « tante ».
Ce qui nous a aidés à résister pendant toutes les tempêtes, tous les siècles, c'est notre joie de vivre, c'est nos valeurs, c'est notre vie, notre façon de penser. Il faut que les gens puissent arrêter d'avoir peur de nous et qu'ils viennent. Qu'on soit ensemble parce qu'on est tous des êtres humains, après tout.