L'Ultra interview de Booba - Partie 2

"L'être humain est un fumier" L'Ultra interview de Booba, partie 2. Il répond aux questions de Camille Diao.

Rencontre exclusive avec Booba, Partie 2 : Détroit, la France, Dakar. Zoom sur ces lieux qui l’ont marqué


De ce que représentent pour lui la chanson et le cinéma à son attachement au Sénégal, Booba se livre dans cette interview exclusive, partie 2.


”Si j'avais pas chanté, je serais mort depuis longtemps, musicalement.”


Même si Booba estime que la mélodie “casse la barrière de la langue”, la chanson reste importante dans l'œuvre du rappeur français : ”Si j'avais pas chanté, je serais mort depuis longtemps, musicalement”, confie-t-il. Peu présent en France, le R’N’B a été pour lui un terrain intéressant à explorer et à faire connaître. Il explique : “J'avais les mélodies et vu qu'en R'n'B, la France est éclatée, que y a personne, ça m'a permis de faire mes refrains tout seul.


Booba se lance au cinéma


En plus d’une ligne de vêtements, Booba dévoile son projet de série dans lequel il est producteur et acteur. Dans cette série composée de quatre saisons, le rappeur avoue ne pas occuper le premier rôle : “Je n'ai pas la prétention d'être Leonardo DiCaprio.” Quant au tournage, il devrait s’effectuer en France, quand le contexte sanitaire le permettra.


Son voyage à Détroit


Même si pour lui la nationalité "ça ne compte pas”, Booba reste attaché à des lieux qui ont compté pour lui. D’abord Détroit aux Etats-Unis, dans laquelle il vit à l’âge de 14 ans. Dans sa famille d’accueil, le rappeur découvre les richesses de la culture afro-américaine et s’y identifie pleinement. Il explique : “J'étais comme un poisson dans l'eau, j'écoutais du rap, (…) j’ai kiffé.” Au lycée, il décide de suivre des cours sur l’Histoire des Noirs aux États-Unis. Là-bas, Booba se sent à sa place, loin du regard qui pèse sur lui en France : “On ne regardait pas ma coupe de cheveux, ma couleur de peau, la manière dont je m'habillais, je me sentais libre”, explique-t-il.


Le racisme en France


Enfant, Booba ressent déjà le racisme à travers le regard qu’on porte sur lui. Il comprend vite que les Noirs et métisses sont peu visibles à la télé et en ville : “Il n'y avait qu'Eddie Murphy et les Noirs, ils balayaient, ils étaient videurs à Monoprix, il n'y avait que ça”, déplore-t-il.


Le Sénégal, l’île de Gorée : des lieux chargés d’émotions pour Booba


Booba est né d’une mère française et d’un père sénégalais. Son nom est emprunté à un de ses cousins. Booba évoque, à ce titre, Dakar et en particulier l’île de Gorée. Située au large de la capitale sénégalaise, cette île était l’un des points de départ des esclaves africains vers les États-Unis. Quand il la visite pour la première fois, le rappeur est bouleversé : “C'était la preuve que l'être humain est un fumier, un grand fumier”, déclare-t-il. La première partie de clip de DKR est justement tournée dans la maison des esclaves, un lieu donc hautement symbolique pour Booba.


Retrouvez très prochainement la partie 3 de l’interview, toujours sur Brut.


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