"Elle serait encore parmi nous!" : l'Etat assigné pour faute lourde dans le cadre du féminicide de Patricia Gomit

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La famille de Patricia Gomit, une femme de 51 ans assassinée à Val-en-Vignes (Deux-Sèvres) par son ex-conjoint en juin 2022, un mois après un dépôt de plainte à la gendarmerie, a assigné jeudi l'Etat pour "faute lourde" devant le tribunal judiciaire de Paris.
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Le corps sans vie et maculé de sang de Patricia Gomit, présentant de multiples fractures causées par les coups d'un objet contondant, avait été retrouvé à son domicile le 11 juin 2022. 

Au procès de son ex-compagnon, en janvier dernier devant la cour d'assises des Deux-Sèvres, l'avocate générale avec évoqué la personnalité de l'accusé, "de type psychopathique avec une forte impulsivité, sans empathie et sans culpabilité". 

Agé de 58 ans, Yunus Cosgun a été condamné à trente ans de prison assortie d'une période de sûreté de vingt ans.

Une peine jugée insuffisante par les quatre filles et par le gendre de la victime, qui veulent faire reconnaître des dysfonctionnements tout au long de la chaîne judiciaire. 

"Elle serait encore parmi nous!"

Dans son assignation, l'avocat de la famille de Patricia Gomit rappelle que cette dernière avait porté plainte à la gendarmerie un mois avant sa mort, dénonçant des violences physiques, verbales et psychologiques répétées, ainsi que des viols et des menaces de mort de la part de Yunus Cosgun. 

La plainte avait été classée sans suite malgré une incapacité totale de travail de trois jours délivrée à l'auxiliaire de vie sociale par un service hospitalier. 

"Vous avez une plaignante qui se déplace et qui vient dire 'je suis violée depuis de nombreuses années, je suis violentée' avec un certificat médical et il n'y a même pas le début d'une réponse judiciaire", regrette Me Fabien Arakelian.

"Si elle avait été prise au sérieux, elle serait encore parmi nous! Il faut se réveiller, les discours, les bonnes intentions c'est bien mais la pratique c'est mieux", estime l'avocat de la famille, pour qui les gendarmes "ne sont pas assez formés" à ces situations. 

Début juin, l'Etat a été condamné pour "faute lourde" à verser 27.000 euros au titre du préjudice moral à la famille de Nathalie Debaillie, assassinée par son ex-conjoint à Lille en mai 2019, contre lequel elle avait déposé trois mains courantes et une plainte.

Aucune de ses plaintes n'avait été enregistrée et transmise au parquet.

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