Agressions sexuelles, tentatives de viol et viols: 1,4% des hommes déclarent avoir subi ce type de violences au cours de leur vie, un chiffre toutefois quatre fois moins élevé que chez les femmes (5,5%), selon cette étude qui s'appuie sur sur les données de l'enquête Violences et rapports de genre (Virage).
Réalisée en 2015 par l'Ined, soit avant le mouvement de dénonciation des violences sexuelles #Metoo, cette enquête interrogeait un échantillon de plus de 15.000 femmes et 11.000 hommes, âgés de 20 à 69 ans, sur les violences interpersonnelles subies au cours de la vie.
Près d'un enfant placé sur deux victime de violences sexuelles
Les enfants, premières victimes
Parmi les hommes qui déclarent avoir subi une agression sexuelle, une tentative de viol ou un viol, 82% ont été agressés lorsqu'ils étaient mineurs.
"Les hommes sont surtout victimes en tant qu'enfant", souligne auprès de l'AFP l'autrice de l'étude, Lucie Wicky, docteure à l'Ined et à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS). "Ils subissent des rapports de pouvoir, la domination masculine et celle des adultes, c'est ce qu'on peut voir par exemple dans l'affaire Bétharram", du nom de l'établissement catholique privé actuellement au cœur d'un scandale de violences sexuelles.
Dans le détail, les agressions et viols subis par les hommes ont eu lieu avant 14 ans pour la moitié d'entre eux et avant 10 ans pour un tiers des victimes. A noter, rares sont les violences subies après 25 ans.
"Les violences sexuelles envers les hommes s'étendent donc sur une période de vie plus courte que chez les femmes, qui y sont exposées tout au long de leur vie", révèle ainsi l'étude.
Ces violences sexuelles sont majoritairement perpétrées par d'autres hommes: 83% des victimes ont été agressés par un ou plusieurs hommes, 13% par une ou des femmes et 4% par des personnes des deux sexes.
Elles sont commises en majorité par des personnes connues des victimes: 43% des hommes déclarent que ces violences sexuelles ont eu lieu dans la famille et l'entourage, 17% dans le milieu scolaire et 16% dans un espace de sociabilité. Il s'agit souvent d'agresseurs "en position de pouvoir", exerçant une autorité sur la victime.
Les garçons qui ont tenté de dénoncer les violences sexuelles subies ont "souvent été ignorés". Toutefois, lorsqu'ils parlent à l'âge adulte, "l'entourage remet alors rarement en cause leur récit, ce qui n'est pas toujours le cas pour les femmes qui parlent", détaille l'étude.
Une hausse de 86% en 10 ans des violences sexuelles dans les transports