Elle a été condamnée pour avoir mordu la langue de son agresseur sexuel, la justice s’excuse 60 ans après

Crédit : AFP
Pour se défendre d'une agression sexuelle, en 1964, une femme avait mordu et arraché la langue de son agresseur... et avait été condamnée. La justice vient de lui présenter ses excuses.
À voir également sur Brut

En 1964, à Busan, Choi Mal-ja, la victime, alors âgée de 19 ans, avait été condamnée à dix mois de prison avec sursis pendant deux ans pour avoir mordu la langue de son agresseur qui tentait de la violer, comme le rapporte Le Parisien.

À l’époque, elle avait été jugée coupable de “coups et blessures aggravés” sur cet homme de 21 ans pour lui avoir arraché environ 1,5 cm de sa langue.

L’agresseur avait de son côté écopé d’une peine plus légère pour violation de domicile et intimidation. Les poursuites pour tentative de viol avaient été abandonnées.

Elle aurait dû "être protégée"

Aujourd’hui âgée de 80 ans, Choi Mal-ja milite depuis plusieurs années pour la révision de sa condamnation, depuis l’arrivée du mouvement #MeToo en Corée du Sud. Elle est parvenue à obtenir que l’affaire soit rejugée, et son nouveau procès s’est tenu ce mercredi à Busan.

Et durant l’audience, le procureur principal lui a présenté des excuses :“Nous avons causé une douleur et des souffrances immenses à madame Choi Mal-ja, qui aurait dû être protégée en tant que victime de violences sexuelles. Nous exprimons nos plus sincères regrets.”

Tout du long, il s’est adressé à elle par son nom, au lieu de la désigner sous le terme “l’accusée”. Le parquet a demandé au tribunal d’annuler sa condamnation passée. Le tribunal rendra sa décision le 10 septembre prochain.

A voir aussi