Nigeria : une université impose le port du soutien-gorge aux étudiantes

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Une université nigériane qui impose aux étudiantes de porter un soutien-gorge pour pouvoir passer leurs examens: une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux crée la polémique dans le pays le plus peuplé d'Afrique où le conservatisme demeure très ancré.
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Dans cette vidéo vue des centaines de milliers de fois, des employées de l'université Olabisi Onabanjo (OOU), située dans l'Etat d'Ogun, dans le sud-ouest du pays, touchent les seins d'étudiantes voulant accéder à leur salle d'examens afin de vérifier qu'elles portent un soutien-gorge.

Cette vidéo a suscité un tollé auprès d'une partie des internautes, jugeant cette pratique archaïque s'apparentant à du sexisme et relevant de l'agression sexuelle. 

Mais des voies conservatrices se sont au contraire élevé pour défendre cette mesure, jugeant "inapproprié" que des femmes sortent dans l'espace public sans porter de soutien-gorge. 

Le président du syndicat étudiant de l'université, Muizz Olatunji, a réagi sur le réseau social X en confirmant cette mesure "pas de soutien-gorge, pas d'accès" en vigueur à l'OOU et soulignant qu'elle n'est "pas nouvelle". 

"Éviter les tenues indécentes"

"L'OOU promeut une politique vestimentaire visant à maintenir un environnement respectueux et sans distraction, en encourageant les étudiants à s'habiller de manière modeste et conforme aux valeurs de l'établissement", a-t-il commenté mardi. 

"Nous exhortons toutes les étudiantes à éviter également les tenues indécentes susceptibles de susciter inutilement le désir chez le sexe opposé", a-t-il ajouté.

Néanmoins, il a déclaré que le syndicat a "engagé un dialogue avec l'établissement afin d'étudier d'autres approches pour lutter contre les tenues indécentes, en mettant l'accent sur des interactions respectueuses et dignes entre les élèves et le personnel". 

La plupart des universités nigérianes imposent un code vestimentaire plus ou moins strict aux étudiants, interdisant ça et là les mini-jupes pour les femmes, des dreadlocks ou encore des boucles d'oreilles pour les hommes.

Au Nigeria, qui compte 53,5% de musulmans et près de 44% de chrétiens, la population reste très conservatrice, notamment dans les zones rurales. 

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