"Il y a eu une volonté politique et il y aura donc une antenne de la Cinémathèque à Marseille en septembre 2026, avec une salle de cinéma, un lieu d'exposition et des ateliers pédagogiques", a-t-il indiqué, précisant que le chantier était en cours.
L'antenne sera située dans "le quartier de tradition d'immigration" où a grandi l'acteur français Yves Montand, baptisé "Les Crottes", près du port de la cité phocéenne, a aussi précisé M. Bonnaud.
Une institution en pleine tourmente
Ce projet s'inscrit dans le cadre du plan "Marseille en grand" voulu par Emmanuel Macron, présenté en 2021, avec l'ambition de faire de la deuxième ville de France "la capitale du cinéma en Méditerranée".
L'annonce intervient aussi au moment où l'institution, fondée en 1936 et installée dans le quartier de Bercy à Paris, est en pleine tourmente.
La Cour des comptes a appelé début février l'Etat à reprendre en main la Cinémathèque, accusée d'être "une association qui vit dans un entre-soi" ne remplissant pas correctement ses objectifs de conservation du patrimoine et de diffusion auprès du public.
Financée aux trois-quarts par des subventions publiques
Présidée par le cinéaste Costa-Gavras, l'institution, qui conserve 50.000 films de patrimoine, près d'un million de documents sur le cinéma et des milliers d'appareils, est financée aux trois-quarts par des subventions publiques, à hauteur de 20 millions d'euros par an.
La Cour des comptes a notamment suggéré un "adossement renforcé au Centre national de la cinématographie (CNC), voire une intégration" et de limiter dans le temps le mandat de son directeur.
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"La Cour n'a pas inclus 2024, qui a fait 100.000 visiteurs de plus. Elle ne tient pas compte de la fermeture des salles pendant le Covid", a répondu Frédéric Bonnaud, qui dirige l'institution depuis 2016, dans la Tribune Dimanche.
Il a aussi balayé un rapprochement avec le CNC.
"Ce n'est pas le rôle de l'État de décider de faire une expo sur Louis de Funès, et il vaut mieux que ça soit moi qui me fasse engueuler quand je commets une erreur sur +Le Dernier Tango à Paris+", a-t-il affirmé.
La projection à la Cinémathèque du film de Bernardo Bertolucci, qui comporte une scène de viol par le personnage de Marlon Brando sans le consentement de l'actrice Maria Schneider, avait dû être annulée en décembre face au tollé d'associations féministes.