Avec son homologue de l'Intérieur Laurent Nuñez, le garde des Sceaux était à la préfecture de police en réunion avec tous les hauts magistrats mais aussi les responsables de sécurité des Bouches-du-Rhône, pour évoquer les réseaux du narcotrafic qui sévissent dans la deuxième ville de France, notamment la DZ Mafia.
"Ce qui se passe au niveau de la DZ mafia touche au moins une dizaine d'autres départements, notamment du sud de la France", a indiqué M. Darmanin.
"Nous avons d'autres réseaux criminels que nous combattons avec la plus grande force, et qui je l'espère grâce aux moyens de la loi narcotrafic (...) va permettre de répondre à une menace qui tue énormément, et qui est au moins équivalente à celle du terrorisme sur le territoire national", a-t-il ajouté.
Le ministre a estimé que les autorités gagnaient "difficilement" une "bataille très, très dure contre une organisation criminelle qui sans doute fait entre 5 à 6 milliards d'euros d'argent liquide".
"Lutter contre la corruption"
Évoquant la DZ Mafia, le ministre de la Justice a indiqué que sur "la trentaine de personnes qui dirigent" ce réseau protéiforme, la "quasi-intégralité d'entre eux, 27 en l'occurrence" sont détenus dans les prisons françaises. Il a précisé que 21 se trouvaient à la maison de sécurité de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), tandis que "quelques autres" allaient être placés dans "les quartiers haute-sécurité qui n'existaient pas précédemment."
Gérald Darmanin a promis de nouveaux renforts à Marseille notamment de magistrats et greffiers, sans toutefois avancer de chiffres.
"Il faut savoir aussi lutter contre la corruption, qui touche les services enquêteurs, qui touche possiblement les tribunaux", a-t-il averti, évoquant "une dizaine d'enquêtes ouvertes pour des agents qui auraient été corrompus, et qui donnent des informations aux organisations criminelles."
L'assassinat en plein jour de Mehdi Kessaci, il y a une semaine, a tétanisé Marseille. La justice étudie la piste d'"un crime d'intimidation" visant son frère Amine Kessaci, militant écologiste très engagé dans la lutte contre le narcotrafic.
"On a bien conscience qu'il faut faire beaucoup plus", a reconnu de son côté le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez, estimant que l'assassinat de Mehdi Kessaci était "un crime qui vise à faire peur et vise à atteindre quelque part la République et l'Etat."








