"Nous estimions qu'elle ne remplissait pas les besoins du peuple américain", a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, lors d'un point presse, citant comme raison "des livres inappropriés pour les enfants dans la bibliothèque" et "des choses assez inquiétantes qu'elle a faites en quête de DEI".
Le terme "DEI" (Diversité, Equité, Inclusion), qui dans le vocabulaire des ressources humaines désigne les objectifs de recrutement de personnes issues en particulier de minorités raciales ou sexuelles, est devenu l'un des épouvantails de la droite dure américaine.
Un courriel lapidaire adressé la veille à Carla Hayden et signé d'un responsable de la Maison Blanche lui avait signifié son renvoi.
"Carla, au nom du président Trump, je vous écris pour vous informer que votre mission en tant que Bibliothécaire du Congrès prend fin à effet immédiat", indiquait le message.
Le sénateur démocrate Martin Heinrich, qui avait rendu public ce courriel, a déploré la décision du président républicain.
Donald Trump "fait passer son offensive sur les bibliothèques de l'Amérique au niveau supérieur", a déclaré l'élu du Nouveau-Mexique dans un communiqué.
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"Une honte"
"Pendant que le président Trump veut bannir des livres et imposer aux Américains quoi lire - ou ne pas lire du tout - Dr Hayden a dévoué sa carrière à rendre la lecture et la poursuite du savoir accessible à tous", a ajouté Martin Heinrich.
Pour le chef des démocrates à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries, "la décision injuste de Donald Trump de renvoyer Dr Hayden dans un courriel envoyé par un scribouillard politique est une honte".
La Bibliothèque du Congrès, à Washington, est la plus grande bibliothèque au monde, avec notamment près de 26 millions de livres répertoriés.
Carla Hayden avait été nommée à la tête de cette institution culturelle de la capitale américaine par Barack Obama en 2016, dans les derniers mois de son mandat. Elle était alors devenue la première femme et la première personne afro-américaine à occuper ce poste à vocation apolitique.
Son mandat de dix ans, renouvelable, devait prendre fin en 2026.
Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, Donald Trump a remercié à tour de bras des responsables d'institutions culturelles de Washington, en grande majorité nommés par ses prédécesseurs démocrates Barack Obama et Joe Biden.
Mi-février, après avoir annoncé le renvoi de plusieurs membres du conseil d'administration du Kennedy Center qui ne partageaient pas sa "vision pour un âge d'or des arts et de la culture", il s'était nommé lui-même à la tête de cette principale salle de concerts de la capitale.
Fin mars, le milliardaire républicain avait signé un décret exécutif pour reprendre le contrôle du contenu des musées et du zoo Smithsonian de Washington, qu'il accuse de mener un "endoctrinement idéologique" racial.
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