"Pour moi je n'ai pas commis de viol", a continué d’affirmer l'accusé de 44 ans devant la cour d'assises d'appel du Gard, à Nîmes.
"J'ai fait un acte sexuel, j'ai jamais violé personne", "C'est lui le manipulateur, c’est pas moi. c'est lui qui m'a attiré là-bas".
Disant avoir été "sous l'emprise" de Dominique Pelicot, il explique être resté car il se sentait menacé. "Moi je voulais arrêter. A un moment, j'ai eu beaucoup de suspicion. J'ai continué car il m'a mis en confiance: +on t'a invité, on est conscient, on est d’accord+ ce type c'est un manipulateur!".
Une ligne de défense fragilisée par les 14 vidéos de quelques secondes projetées dès l'ouverture de l'audience.
Le mis en cause a regardé l'écran sans régir
On y voit l'accusé réaliser plusieurs actes sexuels sur une Gisèle Pelicot en sous-vêtements, portant des sandales et parfois un bandeau sur les yeux mais totalement inerte et ronflant. Outre ces ronflements parfois forts, Husamettin Dogan et Dominique Pelicot chuchotent pour éviter de la réveiller. A aucun moment la victime ne manifeste la moindre activité.
Sur l'une d'elle, Dominique Pelicot bascule en retrait la tête de son ex-épouse afin de faciliter une fellation forcée d'Husamettin Dogan, qui ne paraît nullement hésitant à réaliser son acte.
Enfin sur une autre, l'accusé, bien reconnaissable de face, fait un geste à M. Pelicot pour lui demander de décaler la jambe de la victime afin de faciliter sa pénétration.
Assis sur une chaise, le bras appuyé sur une béquille, le mis en cause, reconnaissant des relations extra-conjugales notamment avec des escorts, a fixement regardé l'écran sans réagir.
Avant leur projection, le président de la cour Christian Pasta avait invité "les personnes qui seraient sensibles à ce genre d'image à quitter la salle", notamment "le jeune public", avertissant que "les images que vous allez voir sont très avilissantes pour la gente féminine".
En tout, 107 photos et 14 vidéos de cette soirée du 28 juin 2019, lors de laquelle Husamettin Dogan s'était rendu à Mazan (Vaucluse), ont été retrouvés sur un disque dur de Dominique Pelicot.
Condamné en première instance à 9 ans de prison, il risque en appel à Nîmes à nouveau la peine maximale de 20 ans de réclusion.