Bientôt une loi contre les dérives des influenceurs ?

"Les influenceurs doivent être considérés comme des publicitaires comme les autres, et devraient respecter les mêmes règles." Pendant ce temps-là, les députés s'apprêtent à adopter une loi pour lutter contre les dérives des influenceurs. Voici ce qu'il s'est dit en commission.

Certains sont qualifiés “d’influenceurs truands


Marc et Nadé Blata, avec les escroqueries aux cryptomonnaies, Maeva Ghennam, qui a fait la promotion d’objets vendus sur des sites dépourvus de conditions générales de vente, Milla Jasmine, qui vante la pratique illégale de la médecine, Kevin Guedj qui a fait la promotion du trading” liste Arthur Delaporte, député socialiste. Lutter contre les dérives des influenceurs sur les réseaux sociaux, c’est l’objet d’une proposition de loi transpartisane. Voici ce qu’il s’est dit en détail lors de l’examen en commission de la proposition de loi.

Quand les influenceurs font de la publicité mensongère


Les posts relatifs à la chirurgie esthétique, les investissements risqués, les inscriptions à des formations bidons doivent être bannis de l’influence commerciale” précise Arthur Delaporte. “Nous sommes là aujourd’hui pour éviter que de nouvelles personnes soient victimes de placements financiers frauduleux, de produits de blanchiment dentaire dangereux ou d’escroquerie aux comptes formation professionnelle, bien trop souvent par des influenceurs à très forte notoriété issus de la télé-réalité. Les victimes sont vulnérables, naïves parfois, elles font confiance à leurs idoles” ajoute Violette Spillebout, députée Renaissance.

88 plaintes déposées contre des influenceurs


Si des sanctions sont prononcées, “elles restent encore trop rares


La DGCCRF estime que les influenceurs doivent être considérés comme des publicitaires comme les autres et devraient respecter les mêmes règles” indique André Chassaigne, Député GDR. Députée LIOT, Béatrice Descamps, tient à préciser que “dans le monde des influenceurs, tous n’ont pas le même profil”. Elle distingue notamment Lena “qui sensibilise sa communauté au harcèlement en ligne et à la santé mentale” de “Dylan, 1,5 million d’abonnés sur Instagram, qui faisait la promotion, cela a été dit, de gélules qui guérissent les cellules cancéreuses. Ces derniers sont des influenceurs truands”.

Conversation exclusive entre Léna Situations et Rémy Buisine


Selon Virginie Duby-Muller, députée LR, si des sanctions sont bien prononcées, “elles restent encore trop rares”. Elle cite Nabilla Benattia-Vergara “condamnée l’été dernier à payer une amende de 20 000 euros pour pratiques commerciales trompeuses relatives à la promotion sur le réseau social Snapchat d’un site de formation au trading en ligne”. “Si l’on peut se féliciter que ces arnaques soient de plus en plus dénoncées, indéniablement, ces influenceurs, majoritairement domiciliés à Dubaï ont profité des zones grises qu’il convient de clarifier”.

Nabilla condamnée à 20 000 euros d’amende


Ce texte doit être discuté à l’Assemblée nationale


Cette tentative, aussi louable soit-elle, est condamnée dès le départ à rester un vœu pieu, faute de moyens coercitifs concrets” répond Christine Engrand, Députée RN avant d’ajouter: “Vous dites que les influenceurs qui proposent du contenu à destination de la population française doivent être représentés légalement en France afin qu’ils soient indirectement soumis à notre droit par l’intermédiaire de leur représentant. Très bien. Maintenant, que proposez-vous pour les contraindre à désigner ce représentant légal ? Par conséquent, que changera cette proposition de loi pour les influenceurs de demain ? Pas grand chose pour ceux qui assument de piétiner le droit français, tant qu’ils ne daigneront pas se faire représenter, rien ne pourra leur arriver”. Ce texte doit encore être discuté en séance publique à l’Assemblée nationale.

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