Coca, ketchup, chips, chocolat… L'histoire de ces produits

Et si on vous disait que les origines du Coca-Cola ne sont pas américaines mais bien françaises, corses plus exactement. Coca, ketchup, chips, chocolat Aïtor Alfonso nous raconte l'histoire de ces produits. Son livre "La Faim de l'histoire" vient de sortir aux éditions Dargaud.

Saviez-vous que le ketchup est en réalité chinois et le coca, corse ? Découvrez les origines insolites des produits de la grande consommation. “Le ketchup, ça vient de ketsiap qui, en fait, en chinois veut dire littéralement saumure de poisson” explique Aitor Alfonso, auteur de “La Faim de l'histoire”. “Une saumure, c'est une sauce de viscères de poisson, de tripes de poisson fermentée avec des épices, du vinaigre, dans une eau salée. Tout ça, ça faisait une sauce un peu comme des Vietnamiens. Le kestiap chinois, il est d'abord adapté en Malaisie par les Malais et il prend le nom de “kesiap” ou “kesap”. Et ce sont les colonisateurs anglais au 18e siècle qui vont s'emparer de cette sauce, la réadapter et l'appeler ketchup”. L’auteur tient à préciser que “c'est une sauce qui n'a pas grand-chose à voir avec la sauce qu'on connaît nous, aujourd'hui. À l'époque, il y a plein de variantes de cette sauce de saumure fermentée, ça peut être à base d'huîtres, ça peut être à base de noix, ça peut être à base de viande, de fruits et légumes aussi. Et donc, il a fallu attendre que Henry Heinz, un immigré allemand aux États-Unis, à Atlanta, adapte cette sauce avec de la tomate, du sucre et du vinaigre. Et il en fait une sauce douce, sucrée, légèrement vinaigrée, aigre-douce, en fait, qui va devenir évidemment le best-seller des sauces mondiales”.

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“Oui, il y a une époque où il y a vraiment eu de la cocaïne dans le Coca”


L’ancêtre du Coca-Cola est français, et plus précisément corse. Aitor Alfonso explique : “En fait, c'est Angelo Mariani, un inventeur corse, qui, en 1863, a eu une idée de mélanger du vin rouge avec des extraits de feuilles de coca, cette plante des Andes dont le principe actif est la cocaïne. Oui, il y a une époque où il y a vraiment eu de la cocaïne dans le Coca. D'ailleurs, tu sais que ce vin Mariani, donc ce vin rouge mélangé avec de la cocaïne, était extrêmement prisé des grands écrivains de l'époque. Émile Zola ou Alexandre Dumas en étaient vraiment accro. C'est une boisson revigorante, une boisson qui réveille, une sorte d'équivalent du café, tu vois... Avec les effets de l'alcool en plus. Aux Etats-Unis, il y a un pharmacien d'Atlanta, ce Pemberton qui se met à vendre du vin Mariani dans sa boutique à Atlanta. Sauf que voilà, il y a une vague de prohibition qui s'abat sur sa contrée et il ne peut plus vendre d'alcool, donc il a, cet habile pharmacien, l'idée très rusée de substituer l'alcool, qui était illégal, interdit, par du soda sucré. Et ça va donner la base de ce qui va devenir le Coca-Cola. Il n'y a pas eu de cocaïne dans le Coca-Cola très longtemps, parce que dès 1903, avec l'interdiction des drogues, il a eu l'obligation de “décocaïniser” de "décocaïniser" ses feuilles de coca. Et en fait, encore aujourd'hui, il y a de la feuille de coca dans le Coca-Cola, mais il n'y a plus de cocaïne” précise l’auteur. 

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Autre produit de la grande consommation : les chips. La pomme de terre a été découverte par les Espagnols en Amérique. “Il va falloir attendre très, très longtemps pour que la pomme de terre devienne un objet de consommation. On connaît l'histoire de Parmentier, ce pharmacien français de l'armée qui va faire campagne pour défendre les vertus alimentaires de la pomme de terre. Au départ, il y avait une méfiance qui entourait la pomme de terre. D'ailleurs, au 16e siècle, on pense d'abord que c'est un médicament, que ça a des vertus médicinales, pense-t-on. Et notamment, on pense que ça sert à soigner la goutte. Au 18e siècle, la pomme de terre devient un objet de consommation courante et il faut attendre un certain monsieur Fritz, donc un Bavarois qui a découvert la rôtisserie et les frites à Paris, à l'époque, les frites, c'est les rondelles de pomme de terre frites dans de l'huile, qui va en faire commerce et qui va, dit-on, lui donner sa forme caractéristique en bâtonnet. Il n'y a rien de plus universel que des frites. Tout le monde aime les frites. Mais personne n'aime faire des frites à la maison. Et donc, évidemment, l'industrie a inventé la chips comme objet de substitution. C'est-à-dire, on achète des frites déjà préparées, on n'a plus qu'à les manger sans allumer de friteuse, avec les odeurs qui vont avec” déclare Aïtor Alfonso. 

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En ce qui concerne le chocolat, le mot vient d’Amérique du Sud, du nahuatl plus précisément, la langue parlée par les Aztèques du Mexique au moment de la conquête espagnole. “En fait, le mot d'origine en nahuatl veut dire "eau amère". Ça n'a à peu près rien à voir avec ce qu'on mange aujourd'hui, puisqu'à l'époque, d'abord, c'est une boisson mousseuse très amère qui est bue notamment par l'empereur Moctezuma. On raconte que glorieux empereur de l'empire aztèque en buvait plusieurs litres par jour dans des coupes d'or fin. Et il disait que c'est ce qui préservait sa vitalité et sa vigueur” explique Aïtor Alfonso. Pour arriver en tablette de chocolat, comme on le connaît aujourd’hui, il faut attendre quelque temps. “Les Espagnols l'ont introduit en Europe. Et puis progressivement, avec l'arrivée du sucre dans notre régime alimentaire, vers le 16e siècle, on y a adjoint du sucre. Et on a inventé le chocolat d'abord sous forme liquide et ensuite sous forme de tablette pour pouvoir le transporter, le vendre et l'industrialiser”

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