Vitality : Neo raconte 10 ans d'e-sport

Créée en 2013, elle est aujourd'hui sur le toit du monde. La structure e-sport Vitality a récemment marqué l'histoire en remportant un Major CS GO, chez elle à Paris. Mais avant ça, il y en a eu du chemin parcouru. On a discuté avec Neo, cofondateur de Vitality, qui nous raconte 10 ans d'e-sport.

Comment Vitality a été créé ?


En 2013, Neo, Gotaga, Brawks et Nicolas Maurer fondent Vitality, une team e-sport qui fête ses 10 ans en août 2023. Lorsqu’ils le lancent, la difficulté pour eux est de “n’être experts en rien”. “On est des enfants du digital, on maîtrise les réseaux sociaux et on sait jouer à Call of Duty. Sinon, l'entrepreneuriat... Je m'en souviendrai toujours, c'est le premier mail que j'ai fait à Nicolas, qui est un des fondateurs et mon associé. Je lui avais dit : ‘Il nous faut 2500 € pour faire la saison.’ Et il m'avait répondu : ‘C'est chaud !’”, explique Fabien "Neo" Devide, cofondateur de Vitality.

Avec Glutonny au tournoi Colossel à Lyon


De 2500€ en 2013, le budget annuel de Vitality est passé à plus de 10 millions d'euros en 2023. Leur première grande victoire n’est autre que l'ESWC, en 2013, qui est l'équivalent de la Coupe du Monde. “C'est le Saint Graal pour beaucoup d'équipes. C'est la première fois où il y a une marée humaine, c'est-à-dire qu'on est 3000 personnes, et 3000 personnes qui sont à fond derrière Vitality. Alors, on a un accélérateur de particules extraordinaire avec Gotaga aussi, qui est déjà un youtubeur connu à ce moment-là et qui est un joueur d'exception sur Call of Duty. Finalement, à Vitality, ça a été vraiment le premier club d'influenceurs.” 

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Alors qu’en 2017, la team n’est encore composée que de trois employés, ils décident de réaliser une première levée de fonds en 2018. “On a vraiment compris ce que c'était, d'avoir des locaux, de recruter, d'avoir un business plan, d'avoir des gens qui ont des attentes au-delà juste du follow sur Twitter, c'est-à-dire: là, il y a des gens qui ont véritablement mis de l'argent sur nous parce qu'ils pensent que le secteur a de l'avenir.


Leur objectif : devenir champions du monde


En 2019, Vitality recrute ZywOo, un des meilleurs joueurs mondiaux" de Counter Strike: Global Offensive. Leur objectif: devenir champions du monde. Mais entre-temps, le Covid arrive, ralentissant leur projet. “2022, ça a été un désastre. Et on a eu un vrai déclic, une vraie gueulante et on a eu cette annonce finalement qui est sortie un peu de nulle part avec le dernier grand chelem de l'histoire de Counter-Strike: Global Offensive. Ça sera à Paris et Paris n'a jamais organisé d'événement majeur. Donc là, on se dit : "On a le meilleur joueur du monde, il est français, on est la plus grosse structure historique française, on est la seule équipe sur Counter-Strike, c'est chez nous pour le dernier raid de l'histoire. Et là, d'un coup, c'est devenu France 98 pour nous.”, confie Fabien "Neo" Devide.

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Pourtant, il se souvient des remarques qui lui ont été faites lorsqu’il a monté Vitality. “Tout le monde m'avait dit: ‘encore un club’, parce que c’était très immature à l'époque, il y avait beaucoup d'instabilité. Tout le monde m'a dit: ‘De toute manière, vous ne ferez pas six mois.’ Être un leader dix ans après, parce qu'on ne l'était pas à notre création, c'est ce dont je rêvais secrètement, sans comprendre aussi ce que ça représentait.

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Le 6 juin 2023, Twisten, joueur de Valorant au sein de Vitality, met fin à ses jours. “La dépression, c'est une maladie qui touche beaucoup, beaucoup de monde aujourd'hui, et quand on récupère Twisten et qu'on le signe, on n'a jamais la sensation, finalement, que quelque chose va mal. Parce que c'est une boule d'énergie, c'est un mec  de 19 ans extraordinaire.” Au moment où ils apprennent son état de dépression, Fabien "Neo" Devide explique qu’il était important pour eux de verbaliser avec Twisten et d’en parler, avec son accord, à ses autres coéquipiers. “Ce qui s'est passé, c'est une tragédie et on ne peut pas l'anticiper. Et je pense que l'e-sport, pour lui, a été plutôt une belle parenthèse et un moment où il a été heureux. Il y a beaucoup de choses sur lesquelles nous, en tant que club, au-delà de créer de la vocation, on doit éduquer finalement ces gamins à ce type de pression, à ce type de climat, à l'exigence du très haut niveau, à l'exigence aussi des fans qui sont juste des mecs passionnés, qui réagissent à fleur de peau à travers une émotion à un instant T. Donc, il faut qu'on leur donne, finalement, ces codes-là, et là, des valeurs sur lesquelles on travaille, c'est là où je dis souvent qu'on est leaders, mais on essaye d'être leaders structurants de ce côté-là.

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