C'est quoi le choc toxique tampon ?

Ils peuvent être provoqués par les tampons et coupes menstruelles. Mais c'est quoi concrètement un choc toxique menstruel, et surtout, qu'est-ce qu'on risque ? Réponse avec la scientifique Aurélie Mathieu.

Qu'est-ce qui peut provoquer un choc toxique ?

Un syndrome de choc toxique menstruel, c'est une maladie infectieuse aiguë qui est due à une bactérie spécifique, “donc c'est un staphylocoque doré spécifique, qui va produire une toxine qui va ensuite induire la maladie. Il faut être porteuse de ce staphylocoque particulier qui va produire cette toxine qui entraînera le choc toxique menstruel, il faut également ne pas avoir d'anticorps contre cette toxine et également porter une protection intime interne” explique la scientifique Aurélie Mathieu.

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Comment savoir si j'ai fait un choc toxique ?

Les premiers symptômes qui vont apparaître, “ce sont des symptômes de type syndrome grippal, donc des douleurs, de la fièvre, des maux de tête, ou de type gastro-entérite, diarrhée, vomissements, donc c'est vraiment des symptômes qui sont très peu spécifiques de cette pathologie et donc ça peut entraîner une difficulté de diagnostic” précise la scientifique Aurélie Mathieu. Après quelques jours, il peut y avoir d'autres symptômes qui apparaissent, des atteintes au niveau du sang, du foie, des reins, etc., “et si encore on n'est pas pris en charge, dans ce cas-là ça peut aller jusqu'à une amputation, voire être fatal et entraîner des décès”. 

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Comment éviter un choc toxique menstruel ?

On peut prévenir le choc “mais néanmoins, même en appliquant toutes les bonnes pratiques, il y a quand même un risque. Donc, ce qui est recommandé, c'est de ne pas utiliser une protection intime interne plus de 6 heures, éviter d'en utiliser la nuit. Quand on a déjà eu un syndrome de choc toxique menstruel, ne plus du tout utiliser de protections intimes internes. Il a été bien montré qu'avec des protections intimes externes, il n'y a pas de risque de développer un syndrome de choc toxique menstruel” indique Aurélie Mathieu, scientifique. 

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C'est une pathologie qui est rare, “on recense globalement une vingtaine de cas par an en France. Néanmoins, c'est un chiffre qui est certainement sous-estimé parce que ce n'est pas une maladie à déclaration obligatoire, ça veut dire qu'un médecin n'est pas tenu, quand il voit un patient qui présente ces symptômes et cette pathologie, de le déclarer, et donc il n'y a pas un recensement exhaustif”

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C'est vrai qu'on en a beaucoup parlé dans les médias lorsqu'il y a eu des femmes qui ont eu des amputations d'une jambe, deux jambes, voire des décès, donc ça a beaucoup été développé, et on voyait qu'il y avait beaucoup de confusion, beaucoup de méconnaissance autour de ce syndrome et donc il nous paraissait important de porter ce message et de porter aussi, en plus de l'information qui est nécessaire pour que chaque femme soit au courant que c'est possible, de donner des préconisations pour essayer de limiter le développement de ce syndrome de choc toxique menstruel. Et également rappeler aux différents professionnels de santé que ça existe et que c'est important de communiquer dessus et d'être conscients des symptômes pour pouvoir le diagnostiquer le plus vite possible” conclut Aurélie Mathieu, scientifique. 

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Pour éviter le choc toxique menstruel et multiplier la sécurité sanitaire, il est fortement recommandé d’éviter de porter des coupes menstruelles ou des tampons plus de 6 heures. Conserver trop longtemps une protection intime dans le vagin multiplie les risques d’infection dûs aux staphylocoques. L’usage et le port de serviettes hygiéniques périodiques ne présentent pas de risques de choc toxique.

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