Camgirl, elle raconte son métier

"Je suis là pour vous parler d'une activité que j'exerce depuis un peu plus de cinq ans : le métier de camgirl."

Julie, 25 ans, camgirl


Cette auto-entrepreneure nous explique comment fonctionne son job. Avec le confinement, les demandes des clients – majoritairement des hommes – montent en flèche.


Julie, 25 ans, exerce le métier de camgirl depuis un peu plus de 5 ans. Un job qui consiste à se montrer dans des poses sexuellement explicites à des clients, en direct et via sa webcam. Confinement oblige, la demande explose, et Julie, pour qui le métier de camgirl est à la base un « à-coté », en a fait son activité principale. Brut l’a rencontrée.


« Le métier de camgirl ne tourne pas qu’autour du sexe »


Le confinement fait ressentir un peu plus de solitude à certains. Je pense qu’ils essaient de combler ça en venant échanger en virtuel avec des filles. Il y des personnes qui, en temps normal, ne viendraient qu’occasionnellement. Là, elles vont venir plus régulièrement.


Le métier de camgirl ne tourne pas qu’autour du sexe : il y a une dimension humaine importante. On n’en a pas forcément conscience au début. Vous créez des liens avec des personnes qui vous regardent. Et si vous devenez actives et assidues, vous allez vous créer une fanbase, une communauté qui va vous suivre au quotidien et avec qui vous allez échanger. Beaucoup vous diront au bout d’un moment qu’ils ne viennent plus sur vos lives pour le sexe, mais pour l’ambiance.


« Les commissions varient entre 20 % et 60 % »


Les plateformes de live cam, il y en a des tonnes. Les plus grosses reposent sur un système de diffusion en public : les filles sont visibles par tout le monde et elles se dénudent. Elles effectuent des actions via un « tip menu » en fonction de ce que les viewers choisissent. Il y a les viewers – ceux qui regardent – et les tipers – ceux qui ont des tokens. C’est la monnaie virtuelle utilisée sur les lives pour tiper les camgirls, pour leur donner un pourboire. Toute l’animation repose là-dessus.


Alors il peut ne rien se passer pendant plusieurs heures comme il peut se passer plein de choses. Ça peut aller très, très vite. Ce qu’il faut savoir, c’est que les plateformes prennent une commission. Les commissions varient. La plus basse que j’ai connue, c’est 20 %. Ça oscille entre 20 % et 60 %.


« La plupart des camgirls exercent de leur domicile »


La plupart des camgirls exercent de leur domicile. Elles sont installées soit dans leur chambre, soit dans leur salon : sur leur canapé ou dans leur lit, parce que c’est plus confortable et plus cosy. Ça permet de créer une atmosphère plus intimiste. Elles sont installées devant leur PC avec une webcam. À côté, elles ont leurs outils de travail : les jouets.


Actuellement, comme beaucoup de gens confinés, les clients ont beaucoup plus de temps libre et beaucoup moins de distractions. Il y a un peu plus de gens disponibles en journée. Mais à côté de ça, il y a aussi des gens qui, en temps normal, pouvaient être disponibles, mais qui ne le sont plus parce qu’ils me sollicitent sur leur lieu de travail, durant la pause déjeuner. Ça peut être des hommes mariés avec des enfants qui ne peuvent plus partager un moment virtuel avec une camgirl.


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Brut.