Elles sillonnent l'Auvergne pour aider les femmes enceintes

Attendre un bébé quand on vit dans un désert médical, c'est multiplier les longs trajets pour faire suivre sa grossesse. En Auvergne, ce camion médicalisé va à la rencontre des femmes enceintes dans les villages isolés. Et pour elles, ça change tout.

“Ça m'évite de courir, de faire une heure de route”


“Concrètement, Opti'soins, c'est ce camion de santé qui permet de proposer du suivi de grossesse, des échographies aux patientes qui sont isolées géographiquement en Auvergne.” Isabelle Raimbault est sage-femme et cheffe du projet Opti'soins. Dans les déserts médicaux, certaines futures mamans doivent se déplacer à plus d’une heure de chez-elle pour pouvoir faire leurs examens de santé. Opti'soins veut changer cela, et apporter l’aide médicale jusqu’à elle. “Je ne suis pas stressée de me dire : ‘Faut que j'aille à l'hôpital, faut que je coure, que je perde une matinée.’ Je crois que je suis la seule à être enceinte dans le village en plus, il me semble”, explique Mélany, une des patientes. 

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Dans le camion, tout est adapté pour pouvoir réaliser un rendez-vous de suivi de grossesse. “Nous, quand on suit des patientes dans le camion à qui on fait tout, les échographies et le suivi de grossesse, on travaille toujours avec les professionnels de santé qui sont déjà sur le territoire”, explique Isabelle. “Le projet Opti'soins, il a été initié aussi parce que cette population qui est isolée géographiquement, elle a un état de santé un peu plus dégradé que dans la population générale et on s'en rend compte, les patientes ont un suivi gynécologique qui est beaucoup plus décousu, je pense, que dans les populations urbaines et c'est pas par choix, c'est pas par manque d'intérêt, c'est vraiment parce qu'elles n'en trouvent pas.”

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“On a déjà 3 bébés qui sont nés”


Opti’soins représente alors une opportunité pour ses femmes qui ont plus difficilement accès aux structures médicales. “J'ai vu qu'il y avait le camion qui passait dans les villages qui habitaient loin des maternités et donc du coup, bah j'en ai profité. Ça m'évite de courir, de faire une heure de route. On a 30 secondes, une minute pour venir, j'ai envie de dire. Pour la première grossesse, tous les mois, on avait les rendez-vous. Fallait aller à Montluçon.” Mélany habite à Buxières-les-Mines. Pour se rendre à Montluçon, il faut plus de 40 minutes de trajet en voiture. 

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“Aujourd'hui, donc on est sur les 110 communes d'intervention, on doit être à 30 patientes de suivies. On a démarré les inclusions en septembre. On a déjà 3 bébés qui sont nés, qui ont été suivis sur Opti'soins, donc c'est un chouette projet. On n'est pas nombreux dans le camion, donc elles nous revoient régulièrement. C'est forcément plus apaisant qu'une grosse structure ou un hôpital, d'autant plus que ce sont des patientes qui, normalement, pour aller dans ces hôpitaux doivent faire plus de 30 minutes de voiture. On essaye de déplacer le camion avec plusieurs rendez-vous quand c'est possible. On cumule déjà pour les patientes, au maximum, la consultation, l'échographie, voire un cours de préparation quand elles le souhaitent”, ajoute Julie Duclos, sage-femme échographiste, faisant partie du projet Opti’soins.

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