C'est quoi la dermatillomanie ?
"Je ne pouvais pas m'empêcher de gratter et arracher toutes les imperfections…" Se triturer la peau, se l'arracher… c’est la dermatillomanie. Un trouble peu connu qui touche près de 900 000 personnes en France. Camille Montaz en a longtemps souffert. Elle témoigne.
“C’était un comportement qui me faisait du bien”
“Je ne pouvais pas m’empêcher de triturer ma peau et j’y passais des heures sans voir le temps passer. J’étais devenue addict à ce comportement, je ne pouvais plus passer une journée sans le faire et j’en avais besoin”, explique Camille Montaz. La jeune femme souffrait de dermatillomanie. Ce trouble obsessionnel du comportement, ou TOC, consiste à vérifier sa peau, se la triturer à l’apparence d’un bouton ou d’imperfections, sans voir le temps passer. “C’est là que ça devient un trouble, c’est quand la personne est obsédée par sa peau et que les triturages ou le comportement de manière générale lui prennent tellement de temps que cela a un impact sur sa vie personnelle, professionnelle ou scolaire”, détaille Alexandra Lecart, psychologue.
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“Le miroir, on peut dire que c’est le pire ennemi de la dermatillomanie”
Après s'être grattée la peau pendant des heures, Camille avait le visage rouge, avec des débuts de cicatrice. Une véritable honte et culpabilité de l'après-crise, qui s'ajoute aux complexes des imperfections. “Je ne me voyais pas de sortir, de dire aux gens ce que j’avais, je me cachais beaucoup, donc je m’enfermais chez moi, j’inventais des mensonges, des excuses pour justifier tout ça. Petit à petit, j’y ai pris goût, en fait. Je n’arrivais plus à m’empêcher de le faire, donc je le faisais de plus en plus souvent, c’était vraiment tous les jours”, ajoute Camille Montaz.
Vivre avec un bégaiement
“Le miroir, on peut dire que c’est le pire ennemi de la dermatillomanie, à cause du reflet. La personne ne va pas se regarder de loin, voir si l’aspect global est satisfaisant. Elle va avoir tendance à s’approcher très proche du miroir et vérifier s’il y a quelque chose qui dépasse, s’il y a des boutons nouveaux qui sont apparus, et si la personne trouve quelque chose, elle aura très envie de l’enlever avec ses doigts. Mais avec la dermatillomanie, on sait que les personnes peuvent aussi utiliser des petits outils pointus, des petits instruments comme une aiguille ou souvent la pince à épiler et là, malheureusement, ça fait plus de dégâts”, continue la psychologue.
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Un trouble qui peut être pris en charge
Mais pour Camille Montaz, malgré les effets négatifs sur sa peau, trouvait de la sérénité dans ce comportement. “J’avais un peu l’impression irrationnelle que faire ça, ça allait arranger ma peau, ça allait lisser tous ses reliefs, alors que forcément, bah, c’était le pire qui se produisait… En fait, je ressortais avec la peau hyper rouge, avec des croûtes, du sang, je me faisais des cicatrices, des marques. (…) C’était un comportement qui me faisait du bien. En fait, sur le coup, c’est comme si je ne pensais à rien, j’étais dans une bulle et j’étais complètement concentrée sur ça, c’est un comportement que j’avais tellement répété qu’il était connu, un peu sécurisant.”
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Un sentiment que confirme la psychologue : “La dermatillomanie, c’est connu pour aider à déstresser, ça pourrait paraître contradictoire, mais le fait de passer d’une imperfection à une autre et d’enlever quelque chose d’impur de soi, ça soulage les personnes.” En France, 900 000 personnes sont atteintes de ce trouble, mais reste très peu connu, selon Alexandra Lecart. “La dermatillomanie est un trouble encore assez tabou, déjà parce qu’il n’a pas été classé tout de suite dans les dictionnaires de la psychologie, donc les personnes ont souffert pendant très longtemps dans la honte, l’isolement et beaucoup de culpabilité. C’est classé dans les TOC aujourd’hui, donc c’est reconnu comme un trouble psychologique alors, ce qui permet de se faire aider.”
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“C’était un comportement qui me faisait du bien”
“Je ne pouvais pas m’empêcher de triturer ma peau et j’y passais des heures sans voir le temps passer. J’étais devenue addict à ce comportement, je ne pouvais plus passer une journée sans le faire et j’en avais besoin”, explique Camille Montaz. La jeune femme souffrait de dermatillomanie. Ce trouble obsessionnel du comportement, ou TOC, consiste à vérifier sa peau, se la triturer à l’apparence d’un bouton ou d’imperfections, sans voir le temps passer. “C’est là que ça devient un trouble, c’est quand la personne est obsédée par sa peau et que les triturages ou le comportement de manière générale lui prennent tellement de temps que cela a un impact sur sa vie personnelle, professionnelle ou scolaire”, détaille Alexandra Lecart, psychologue.
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“Le miroir, on peut dire que c’est le pire ennemi de la dermatillomanie”
Après s'être grattée la peau pendant des heures, Camille avait le visage rouge, avec des débuts de cicatrice. Une véritable honte et culpabilité de l'après-crise, qui s'ajoute aux complexes des imperfections. “Je ne me voyais pas de sortir, de dire aux gens ce que j’avais, je me cachais beaucoup, donc je m’enfermais chez moi, j’inventais des mensonges, des excuses pour justifier tout ça. Petit à petit, j’y ai pris goût, en fait. Je n’arrivais plus à m’empêcher de le faire, donc je le faisais de plus en plus souvent, c’était vraiment tous les jours”, ajoute Camille Montaz.
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“Le miroir, on peut dire que c’est le pire ennemi de la dermatillomanie, à cause du reflet. La personne ne va pas se regarder de loin, voir si l’aspect global est satisfaisant. Elle va avoir tendance à s’approcher très proche du miroir et vérifier s’il y a quelque chose qui dépasse, s’il y a des boutons nouveaux qui sont apparus, et si la personne trouve quelque chose, elle aura très envie de l’enlever avec ses doigts. Mais avec la dermatillomanie, on sait que les personnes peuvent aussi utiliser des petits outils pointus, des petits instruments comme une aiguille ou souvent la pince à épiler et là, malheureusement, ça fait plus de dégâts”, continue la psychologue.
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Mais pour Camille Montaz, malgré les effets négatifs sur sa peau, trouvait de la sérénité dans ce comportement. “J’avais un peu l’impression irrationnelle que faire ça, ça allait arranger ma peau, ça allait lisser tous ses reliefs, alors que forcément, bah, c’était le pire qui se produisait… En fait, je ressortais avec la peau hyper rouge, avec des croûtes, du sang, je me faisais des cicatrices, des marques. (…) C’était un comportement qui me faisait du bien. En fait, sur le coup, c’est comme si je ne pensais à rien, j’étais dans une bulle et j’étais complètement concentrée sur ça, c’est un comportement que j’avais tellement répété qu’il était connu, un peu sécurisant.”
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Un sentiment que confirme la psychologue : “La dermatillomanie, c’est connu pour aider à déstresser, ça pourrait paraître contradictoire, mais le fait de passer d’une imperfection à une autre et d’enlever quelque chose d’impur de soi, ça soulage les personnes.” En France, 900 000 personnes sont atteintes de ce trouble, mais reste très peu connu, selon Alexandra Lecart. “La dermatillomanie est un trouble encore assez tabou, déjà parce qu’il n’a pas été classé tout de suite dans les dictionnaires de la psychologie, donc les personnes ont souffert pendant très longtemps dans la honte, l’isolement et beaucoup de culpabilité. C’est classé dans les TOC aujourd’hui, donc c’est reconnu comme un trouble psychologique alors, ce qui permet de se faire aider.”
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