Elle a recueilli 850 animaux aujourd'hui en danger

Depuis 15 ans, Dominique s'occupe de 850 animaux de la ferme dans son sanctuaire des Douages. Handicapés, victimes de maltraitance, sortis de laboratoires, ses animaux passent avant elle, mais aujourd'hui, elle risque de fermer son refuge par manque de dons.

Un refuge pour ces animaux de la ferme 

Sauver les animaux, c’était sa destinée. Alors qu’elle était éleveuse depuis trois ans, elle travaille ensuite pour un éleveur anglais durant huit ans. Son employeur souhaitant revenir en Angleterre décide de repartir, laissant son exploitation et ses animaux derrière lui. Pour sauver ces bêtes qui étaient destinées à partir en abattoir selon la volonté de l’éleveur, Dominique Mauer, rachète tout, sans savoir où elle allait. C’est là que commence l’aventure du domaine des Douages, un lieu d'accueil pour les animaux de la ferme, situé à Chantenay-Saint-Imbert, dans le département de la Nièvre. 

Elles recueillent des animaux de la ferme chez elles


Ici, tous les individus sont récupérés et choyés, afin de leur offrir une seconde chance. “Un animal qui arrive ici, qui pose le pied sur le domaine des Douages, termine sa vie ici. On n'est pas chez nous, les animaux sont chez eux. Moi, j'appelle ça un sanctuaire ou une réserve, plutôt, la première réserve pour animaux de ferme de France”. Sorti de l’élevage, des laboratoires, chaque individu trouve sa place dans ce domaine. 


Ici, aucun frais d’adoption n’est demandé : “Un animal qui arrive ici, on ne demande rien, on ne demande pas de frais d'adoption, parce que la personne va me dire ‘combien? 120 € pour déposer ma chèvre ou mon mouton ? Ok, on fait demi-tour, on va la mettre sur LeBonCoin’. 

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Un domaine uniquement soutenu par des dons 

Depuis 15 ans, le domaine est porté par des privés, des personnes qui font des dons. “Le souci, c'est que le don, c'est très aléatoire. Mes animaux, ils ont toujours les mêmes besoins. 2000 € de frais vétérinaires par mois, 2000€ d'aliments du fourrage, 2000 €, et puis le reste. Il faut compter 2000 pour un employé. Je le paye 1400 €. Je ne compte même pas moi. Moi, bénévole, c'est bon. On arriverait à un total de combien, alors, pour s’occuper des animaux ? Je vous dis, 10 000 ou 12 000 €. On pourrait sauver encore plus d'animaux si on avait les fonds”.

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En dehors des dons, le domaine des Douages n’est pas soutenu par l’État. “Il y a des aides pour les éleveurs, à condition, toutefois, qu'ils fassent reproduire. Si vous ne faites pas reproduire, on vous ignore. Il y a eu le plan France Relance, ici, tous les refuges ont été aidés. J'ai fait la demande plan France Relance, rien, pas un centime. Il n'y a pas de possibilité de dire ‘mon petit biquet, c'est mon animal de compagnie, je ne veux pas en faire un animal d'élevage’. Non, ce n'est pas possible aujourd'hui. On est en train de commencer à lancer une procédure pour demander à ce que les animaux de ferme puissent changer de statut”


Depuis le mois de septembre, Dominique se fait aider par un salarié au domaine. “C'est très dur. Je bosse, je commence le matin à 5h, je termine à plus de 21h. J'ai un genou qui est HS, quoi. Ça fait trois ans que je dois me faire opérer, je ne peux pas partir d'ici, donc on attend. À deux, vous imaginez ? C'est comme si chaque personne devait s'occuper de 400 animaux. Les soins, les piqûres, l'entretien, les pieds, c'est presque inhumain”.

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“Il y a juste besoin d’un peu de fonds”

Aujourd’hui, Dominique n’a pas les fonds nécessaires pour faire des travaux au domaine : “C'est mon toit qui va s'effondrer, là, si je ne trouve pas des sous rapidement”. Quand elle reprend le domaine il y a quinze ans, elle explique n’avoir ni eu de quoi se chauffer, ni de quoi manger à sa faim : “Je me souviens d'un Noël, j'étais avec mes enfants, je n'ai rien pu mettre sur la table de Noël. Le lendemain, j'ai été à la Croix-Rouge, j'y suis allée plusieurs fois parce que le peu qu'on avait, ça partait pour les animaux”


Dominique explique être sur le “fil du rasoir” depuis 15 ans, tous les mois. Si elle venait à fermer le domaine pour fonds insuffisants, les animaux handicapés qu’elle recueille seront euthanasiés. “Qui peut prendre, aujourd'hui, 250 moutons? C'est ce qui fait que le domaine des Douages est si particulier. Il y a des possibilités incroyables, un lieu de vie magnifique. Il y a vraiment tout pour que ces animaux puissent être heureux. Ils ont de l'espace, mais il y a juste besoin d'un peu de fonds”, confie Dominique.

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