Il soigne les animaux des personnes en situation de précarité

Vétérinaire, Théo soigne les animaux des personnes en situation de précarité, et avec son association SoliVet, il se bat pour qu'ils ne soient plus vus comme un frein à la réinsertion sociale. On l'a suivi à Grenoble.

“L'animal, c'est souvent le seul membre de leur famille…”


Pour aider à la réinsertion, ils s’occupent des animaux de compagnie des personnes en précarité. Théo Noguer est vétérinaire et fondateur de l’association SoliVet : “Aujourd'hui, on est sur un endroit qui s’appelle Le Lîeu, qui est à Grenoble. C’est un accueil de jour, donc les personnes arrivent dans la cour ici, ils peuvent avoir un café, passer un temps avec leur animal, rencontrer des travailleurs sociaux qui sont ici, qui vont les aider pour prendre leur rendez-vous, refaire leurs démarches administratives. Puis nous, on est installés dans la petite pièce.

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“J’avais pas trop les moyens d’aller voir un vétérinaire normal, du coup, ils m’ont conseillé ici et moi, j’ai pris rendez-vous avec l’éducatrice. Voilà, du coup, vu que je veux la garder toute ma vie aussi la chienne, du coup, j’ai dit : il faut que je la mette en règle, comme ça j’ai pas de problèmes”, explique une cliente. “Donc ici, on est sur des publics majoritairement grande précarité, donc pour la plupart, des personnes sans domicile fixe, mais aussi des personnes qui sont au RSA en logement”, explique Théo Noguer. 

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“Ils n’abandonneraient pas leur animal en échange d’un logement”


“Traditionnellement, en France, la plupart des centres d’hébergement de personnes sans domicile fixe n'acceptent pas de recevoir les publics accompagnés de chiens ou accompagnés de chats parce qu’ils ont peur que l’animal crée des nuisances. Ça exclut d’office une certaine partie de la population des personnes sans domicile fixe qui sont très attachées à leur animal et qui pour rien au monde ne l’abandonneraient en échange d’un hébergement”, ajoute le vétérinaire. 

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“Aujourd’hui, SoliVet, c’est une association qui accompagne des structures sociales, des centres d’hébergement, des accueils de jour, des bailleurs sociaux, dans la prise en charge de publics précaires accompagnés d’animaux de compagnie. Une fois que l’animal est accepté dans la structure sociale, on met en place, grâce au soutien de Vétérinaires pour tous, un dispositif de médecine vétérinaire solidaire. Donc on a des vétérinaires bénévoles de l’association Vétérinaires pour tous qui vont se déplacer dans ces centres lorsque ceux-ci en font la demande pour réaliser des permanences comme on en a réalisé aujourd’hui. On consulte les animaux, finalement, comme dans un vrai cabinet. On va faire le dossier du client, ses ordonnances. Faire son carnet, remplir les papiers qu’il a besoin, etc.”

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L'animal comme médiateur social


Mais s’occuper des animaux n’est pas la seule action solidaire qu’ils mettent en place. “On a plusieurs autres axes d’action. On va notamment former les équipes de travailleurs sociaux à pouvoir prendre en charge les publics, on va conseiller la structure sur les aménagements qu’ils doivent réaliser, sur les règlements de fonctionnement qu’ils doivent mettre en place. On va pouvoir accompagner le comportement de l’animal grâce à des éducateurs canins qui se déplacent au sein des structures sociales”, ajoute Théo Noguer.

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“Je reste persuadé que cet animal, faut arrêter de le voir uniquement comme quelque chose qui va créer des nuisances, créer des freins à l’insertion, mais que ça peut être réellement un vrai médiateur du travail social. Parce que finalement, quand la personne arrive avec son animal ici, en consultation, on arrive à aborder plein de questions, comme l’hygiène de la personne, son parcours de vie, son état de santé, etc., en parlant de ceux de l’animal. L’animal des personnes sans domicile fixe, c’est un animal qui a un rôle de soutien qui est incroyable, c’est vraiment… Pour le coup, c’est le seul membre de leur famille, souvent. C’est pour ça qu'on essaye de prodiguer la meilleure qualité de soins à ces personnes-là, à ces animaux. Pour les aider à ce que leur animal vive le plus longtemps possible, en meilleure santé, à leurs côtés. Afin qu’eux puissent remonter la pente et s’en sortir”, conclut-il. 

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