Qu'est-ce qui se passe quand on appuie sur un interrupteur?

Cet hiver, avec l'augmentation de la consommation électrique, la France pourrait être confrontée à des risques de coupures de courant. Mais au fait, quel est le rôle d'un interrupteur électrique? Brut vous explique.

Derrière un interrupteur, tout un réseau électrique qui doit être équilibré


Qu’est-ce qu’il se passe quand on appuie sur un interrupteur ? En fait, l'électricité passe parce qu’on ferme un circuit électrique géant, dont l’interrupteur n’est que la face visible. Derrière, il est relié aux lignes basse et moyenne tension, puis aux lignes haute et très haute tension, qui permettent de transporter l’électricité sur des centaines de kilomètres, et même d’un pays à l’autre. À l’autre bout de ces fils, il y a les sites qui produisent de l’électricité. En France, le plus souvent, c’est à partir du nucléaire, de l’hydraulique, de plus en plus de l’éolien, encore de pas mal de gaz, surtout en hiver, ou encore d’autres sources dans des quantités bien inférieures.
Olivier Véran répond à vos questions sur Brut


Les dispatcheurs: les garants de l’équilibre du réseau


Si un seul interrupteur est actionné, le changement va être à peine perceptible à l’échelle du pays. Mais si un nombre important de gens fait le même geste en même temps, ça peut changer significativement la consommation électrique, jusqu’à menacer l’équilibre du réseau. Un déséquilibre trop grand peut mener à un “black-out”, une panne de courant incontrôlée et généralisée. Comme l’électricité se stocke très mal en grande quantité, il faut qu’à chaque moment la production d'énergie puisse répondre à la demande en temps réel.
Est-ce qu’on va se retrouver sans électricité cet hiver ?


Ça, c'est le rôle de ceux qu’on appelle les dispatcheurs. Tous les jours à toutes les heures, ils se relaient pour surveiller l’état du réseau électrique dans toute la France. Pour anticiper ces changements, ils déterminent chaque jour une courbe prévisionnelle de la consommation pour le lendemain. Alors qu’allumer l’interrupteur semble être un geste imprévisible, il y a en fait une base de consommation assez régulière. Beaucoup de gens allument en même temps la lumière quand ils se réveillent, utilisent des appareils pour leur petit déjeuner… ce qui fait augmenter la consommation d'énergie. Elle baisse l’après-midi car il y a plus de lumière et qu’il fait plus chaud, puis elle remonte en fin de journée.
Comment les dispatchers contrôlent le réseau électrique français


Faire face aux imprévus


Un autre élément a une très grosse influence, c’est la météo. C’est principalement pour ça que la consommation d'énergie est plus élevée l’hiver. D’autres facteurs peuvent aussi être pris en compte en amont, comme les grands événements sportifs, par exemple. À côté de cette partie prévisible, il peut y avoir des variations plus soudaines de la consommation, par exemple si des milliers d’habitants d’une ville allument en pleine nuit suite à un événement imprévu. La production aussi peut avoir des imprévus: par exemple en cas de panne ou si un changement de vent change la production des éoliennes.
À 30 mètres de haut avec un lignard


Quand il y a déséquilibre, les dispatcheurs doivent compenser dans les secondes qui suivent. Pour ça, on peut par exemple allumer ou éteindre une centrale à gaz, ou ouvrir ou fermer un barrage. On peut aussi importer de l’électricité d’un pays voisin en surproduction ou exporter une partie de notre production. Dans des cas plus extrêmes, la solution est de jouer sur la consommation, par exemple en demandant aux consommateurs de baisser leurs usages ou en coupant l’électricité d’un grand site industriel contre compensation financière. En dernier recours, le courant peut être coupé sur certains quartiers jusqu’au retour de l’équilibre. Ce sont ces mesures qui pourraient être activées cet hiver.
Et si les villes utilisaient les bâtiments publics pour produire leur propre électricité ?


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