À Montrouge, Bayron fait du stand up depuis sa fenêtre

Tous les jeudis et dimanches à 19h30, il ouvre la fenêtre de son studio et joue pendant 10mn pour les passants et les voisins. On est allé rencontrer Bayron, le premier et peut-être le seul humoriste qui fait du stand-up depuis son salon. Pendant ce temps-là, à Montrouge…

A 19h30, tous les jeudis et dimanches au 76, avenue de la République, à Montrouge, j'ouvre la fenêtre…”


Bayron a 19 ans. Sa particularité est qu’il fait du stand-up… à sa fenêtre. “A 19h30, tous les jeudis et dimanches au 76, avenue de la République, j'ouvre la fenêtre... Et c'est là que tout commence, là où il y a tout le monde qui vient. Alors peut-être pas tout le temps, mais souvent. Le maximum que j'ai eu, c'est 40 personnes quand même”. L’idée de faire du stand-up depuis chez lui lui est venue après une discussion avec sa meilleure amie : “Elle, qui n'a jamais loupé un seul stand-up m’a dit un jour : "Mais Bayron, vraiment, démarque-toi." Donc ça a cogité dans la tête, ça a cogité, et je vais me coucher... Le matin, je me réveille et je me dis : "Mais c'est bon !" Enfin, tout a une double utilité dans mon appart : canapé-lit, ma table basse qui me sert aussi de tabouret. Tout a une double utilité, sauf ma fenêtre. Il faut que je l'utilise”. 

Redouanne Harjane, stand-upper de rue


“J'ai eu un peu peur au début que ça existe déjà. Je me suis dit : "À tout moment, il y a un Américain qui a fait ça, un Polonais, je sais pas, quelqu'un d'autre qui a fait ça." Donc, pendant peut-être deux semaines, j'étais dans le déni de : je ne vais pas regarder sur Internet si ça existe, et ça n'existe pas” ajoute Bayron. Son spectacle dure à chaque fois dix minutes maximum. “C’est un format court, je dis souvent que c’est le temps de faire cuire mes pâtes. Parce que je ne peux pas prendre 30 minutes à une personne qui à la base aller chercher son pain”. Depuis qu’il a 15 ans, Bayron écrit des blagues. Sur ses carnets de l’époque, il constate aujourd’hui “ses hiéroglyphes, ses pattes de mouches” : “On voit vraiment que c'est l'écriture d'un mec de quinze ans. J'étais le genre d'enfant qui peut-être pendant une heure ne pouvait pas travailler du tout et écrire des blagues sur le carnet comme ça”.

Il réalise son rêve : se lancer dans le stand-up


Tous les jeudis et dimanches, avant d’ouvrir sa fenêtre, Bayron ne sait pas combien de personnes seront là, à l’attendre. “On ne peut pas savoir en amont s'il y aura du monde dans la salle parce que déjà, je n'ai pas de salle. Le placement est libre, et l'entrée est gratuite. Donc là, c'est vraiment la découverte. J'ouvre les volets et là, s'il y a du monde, tant mieux, s'il n'y a personne, je joue quand même, s'il y a personne”. Son rêve, c’est l’Oympia, “mais comme tout humoriste”. “L'histoire serait folle de dire que le mec, il a commencé à sa fenêtre, il n'a rien fait jusqu'à l'Olympia. Et de toute façon, le décor je l'ai déjà trouvé sur scène : il me faut une fenêtre." Et c'est bon, je peux me lancer”. Bayron continue aussi de suivre des études d’économie : “C'est bien le stand-up, etc. mais il y en a très peu qui sont retenus. Donc il me fallait un bagage. Si ça fonctionne, tant mieux. Si ça ne fonctionne pas, j'aurai quand même ma licence en économie qui sera là derrière moi”.

Voir le documentaire : Stand up


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