C'est mon métier : infirmier

Anthony travaille comme infirmier. Brut l'a suivi, au pas de course, le temps d'une journée dans son unité de cardiologie à Strasbourg. Un grand merci à Anthony d'avoir généreusement partagé avec nous son métier et au Nouvel Hôpital Civil de Strasbourg pour l'accueil.


C'est un métier qui n'est pas monotone du tout”

À tout moment, même quand il y a une sonnette, au cours de la journée ou alors même le matin en prise de poste, quand on ouvre la porte, on ne sait jamais ce qu'il y a derrière”. Anthony est infirmier en unité de médecine cardiologique au NHC (Nouvel Hôpital Civil). Un métier dynamique qui le passionne. “C'est un métier qui n'est pas monotone du tout. Chaque jour est différent, chaque poste aussi. On ne voit pas le temps passer donc ça rend le métier attrayant.” 

Le quotidien en hôpital psychiatrique


À l'hôpital, chaque minute de la journée est chronométrée. “Une des tâches souvent après les toilettes, du coup, c'est la réfection des lits. Pour l'hygiène du patient, quand même, vu qu'ils passent pas mal de temps dans leur lit, c'est quand même important et puis agréable d'avoir des draps frais et propres”. Au cours de leur service, ils gèrent également les petits imprévus, qui les obligent parfois à improviser à la dernière minute. “Des fois, quand on n'a pas le matériel dans une unité, on va piquer chez le voisin”. 

Hôpital public : le cri d'alarme de Cherine Benzouid, cardiologue


Ce qui reste dans l'idée collective, c'est vraiment l'idée de l'infirmière qui écoute ce que le médecin dit, on fait comme ça et pas autrement, alors qu'en fait, la profession a bien évolué, c'est nous qui mettons en place et qui appliquons nos propres décisions”, explique Anthony. Mais parfois, par manque de moyens et du personnel, les équipes improvisent sur des tâches qui sont hors de leur champ de compétence. “Par exemple, je vais faire ça à la place d’un collègue. Normalement, ce n'est pas à moi de le faire, mais bon, je ne peux pas laisser le patient dans telle ou telle situation, donc je vais le faire pour le bien du patient”. 

Une nuit dans un service de réanimation d'un hôpital de Marseille


“On est un peu le confident du moment”

Mais infirmer, c’est aussi apporter une aide émotionnelle et psychologique aux patients. “L'infirmier, il a un petit peu ce rôle, des fois, de pieuvre multi-tentaculaire qui fait un petit tout. Il y a les soins, il y a le nursing, on va réparer les télés. On va les aider dans les réglages de leur smartphone, on les accompagne. Des fois, on discute, on est un peu le confident du moment. Ça fait, j'ai envie de dire, partie de notre quotidien, c'est d'être là pour le patient tant sur un plan physique que psychologique. C'est du 50-50. La discussion, des fois, c'est un soin, le fait de parler, le fait d'échanger, parce que voilà, les patients arrivent ici, ils sont seuls, ils n'ont pas forcément la famille, donc on devient leur repère. Comme on est là régulièrement, il y a une relation de confiance, aussi, qui se noue et qui est importante dans le soin”. 


Si le métier est passionnant, il s'accompagne aussi de sacrifices. “Souvent, sur les réseaux, quand on voit les stories des potes qui sont en soirée, qui font des choses sympas sur le week-end, et puis nous, on est là, on se dit : ‘bon, ben je travaille toute la nuit, toute la journée je dors.’ Mais encore une fois, c'est un choix. C’est un métier qui peut être prenant, qui peut être absorbant et, comme on dit, il faut qu'on puisse avoir une vie à côté, des gens avec qui échanger, des passe-temps quels qu'ils soient pour se libérer l'esprit”. 

Le coup de gueule d’Éric Tricot, infirmier-anesthésiste


Le métier oblige les infirmiers à garder un certain professionnalisme, pourtant, les journées sont chargées en émotions. Pour Anthony, le salaire n’est d’ailleurs pas représentatif du travail effectué. “Avec les week-ends, et avec certains jours fériés, les nuits en fonction du mois, je tourne autour des 2000 euros. Je pense que ce n'est pas assez. Il y a des responsabilités et il y a aussi des sacrifices, il y a des week-ends, il y a des fêtes, il y a des moments où on n'est pas là et je sais bien que, parce que c'est la réponse qu'on entend souvent, ‘vous n'avez pas fait ce métier pour l'argent’. On est d'accord, c'est vrai, ce n'est pas le critère principal. Mais il faut que le salaire soit à la hauteur des missions accomplies au quotidien”, précise-t-il. 

Infirmière en réanimation, Amélie est épuisée : elle témoigne

Ma liste

list-iconAjouter à ma liste
avatar
Brut.