C'est mon métier : paléontologue

Une enfance bercée par "Jurassic Park" et "Petit-Pied Le Petit Dinosaure", forcément ça a donné des idées à Romain. 30 ans plus tard, son métier c'est paléontologue. Par la recherche, les fouilles et grâce à la technologie, il essaye de comprendre comment ces animaux disparus vivaient.

Quel est le but de la paléontologie ? 

Aujourd’hui, plus de 1000 espèces de dinosaures sont connues, ce qui représente à peine 5% de la diversité globale de ces animaux. Ce chiffre laisse présager le nombre de découvertes qui restent encore à faire actuellement et dans l’avenir. Dans la galerie de paléontologie du muséum national d'histoire naturelle, Romain Pintore, paléontologue, vient travailler occasionnellement pour scanner les jambes de certains spécimens déjà montés. Dans son métier, paléobiologiste, il s'intéresse à la manière dont les animaux disparus vivaient, notamment les dinosaures et leurs cousins. 


Dans la salle "hors norme", là où tous les fossiles de grande taille sont stockés, Romain Pintore s'intéresse à certaines espèces. En dehors de ces grands bâtiments qui l’accompagnent dans ses recherches, il se rend sur le terrain pour découvrir de nouveaux fossiles. Actuellement, il fouille sur le gisement d'Angeac-Charente, près d'Angoulême. “On travaille à la truelle, au petit couteau à huîtres, voire aux outils de dentiste quand c'est des fossiles très fins. Il y a énormément d'ossements qui ont été préservés sur place, en très bonne qualité de préservation”, indique-t-il. 

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Quelles études pour devenir paléontologue ? 

Je suis de 1993, la même année que Jurassic Park. Les gens qui sont de la même génération que moi connaîtront Petit-Pied: Le Petit Dinosaure”. Passionné par les dinosaures étant plus jeune, il souhaite se diriger vers ce milieu, sous l’avertissement de son entourage qui, sans l’empêcher de poursuivre, lui explique que cette voix est difficile. Une fois son baccalauréat en poche, il se dirige dans une faculté de sciences qui le rapproche à nouveau de la paléontologie. “Je me suis rappelé que j'aimais trop la paléontologie et que j'ai voulu essayer. Et puis, ça a fonctionné”, indique-t-il. Aujourd’hui, il possède un niveau doctorat. “Avant d'avoir un CDI, on doit accumuler des petits contrats de recherche, des formes de petits CDD. Actuellement, je suis en recherche d'emploi pour ces post-doctorats. Un salaire de doctorat, ça oscille entre 1400 et 1600-1700 euros, en fonction de l'institution à laquelle on sera rattaché.”


Quels sont les outils d’un paléontologue ? 

Outre la truelle et le couteau à huîtres lors de ses recherches sur le terrain, Romain Pintore utilise beaucoup de nouvelles technologies pour ses recherches. “Une journée type, ça consiste à faire beaucoup de 3D.” À partir de deux fragments d’os qui se sont transformés en des roches avec le temps, l’ordinateur va servir à venir recoller les morceaux pour mieux comprendre l’histoire. “Je dois viser l'objet avec le scanner et je peux contrôler directement ce qu'il se passe sur l'écran de l'ordinateur. C'est un peu sombre, mais on voit quand même qu'on retrouve bien à l'image ce qu'on voit devant nous. C'est vraiment un objet qu'on utilise pour scanner à peu près tout en 3D. Ensuite, je peux nettoyer la mousse, le bureau, j'enlève tout ce qui ne m'intéresse pas. Je garde que le morceau de fémur. Les scans de ces fémurs que j’ai faits au musée d'Angoulême, nous ont permis de faire des analyses poussées et de remarquer des différences subtiles entre les mâles et les femelles, chez ce dinosaure. Ils n'ont pas exactement la même forme au niveau du haut de leurs jambes. Les 60 Ornithomimosaures qui ont été retrouvés à Angeac, on sait qu'ils vivaient ensemble dans un même troupeau. Et donc le fait d'avoir des données sur combien de mâles et combien de femelles il y avait dans ce troupeau, ça nous permet aussi de voir comment ça se compare par rapport aux troupeaux d'animaux actuels qu'on connaît.

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La paléontologie favorise de nouvelles découvertes 

Être paléontologue implique donc de s'intéresser aux études biologiques sur des animaux actuels. Romain Pintore indique que “plus on avance, plus on accumule les connaissances, plus on se rend compte qu'on est capable de revenir sur certaines théories qui avaient été formulées des fois dans le passé”. Il fait notamment référence à la posture des animaux. Vers la fin du XIXe siècle, ces animaux étaient souvent représentés comme des êtres vivants assez lents, avec la queue qui traîne sur le sol, ici. “Maintenant, on a une vision beaucoup plus dynamique de ces animaux, puisqu'on sait qu'ils sont beaucoup plus proches des oiseaux, donc qu'ils se déplaçaient de manière très dynamique sur la terre, avec la queue redressée en l'air, le corps beaucoup plus droit.”

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Dans la représentation des dinosaures dans la pop culture, de nombreuses œuvres sont encore inspirées, selon Romain Pintore, du savoir d’il y a 30 ans et même encore aujourd’hui. “On pense que ces animaux étaient quand même assez colorés. Ce n'est pas souvent le cas quand ils sont représentés actuellement. Il y a un grand dinosaure, qui s'appelle un Thérizinosaure, c'est un grand dinosaure qui marche sur deux pattes, qui a des plumes et des énormes griffes, qui est représenté dans le dernier Jurassic Park. Et là, pour le coup, il est très fidèle à l'image qu'on a de ce dinosaure actuellement.”

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