En France, tous les 4 jours, un enfant est tué par ses parents

Depuis le début du confinement, sept enfants sont morts sous les coups de leurs parents.

Depuis le début du confinement, sept enfants ont été tués par leurs parents


Le numéro 119 d'appel d'urgence a enregistré une augmentation de 89 % du nombre d'appels par rapport à avril dernier.


Le 20 avril 2020, le journaliste Mohamed Bouhafsi confiait avoir été battu par ses parents au micro de Jean-Jacques Bourdin. « J'ai eu la chance d'avoir des voisins, à Saint-Denis au Franc-Moisin, qui sont intervenus. Nadir est descendu plusieurs fois. Aïda m'a sauvé en préparant des repas. Elle me disait de venir chez elle si j’avais des soucis avec mes parents. »


Daoudja, 6 ans, tué par son père le 27 mars


Mohamed Bouhafsi rappelait ainsi que son cas était loin d’être isolé : en France, près d'un enfant meurt tous les quatre jours sous les coups d'un de ses parents. Rien que depuis le début du confinement, sept enfants ont été tués par leurs parents. Mais en tant que voisin, on peut toujours agir pour sauver la vie d’un enfant.


Dernière victime en date : Daoudja, 6 ans. Le 27 mars, le petit garçon a reçu trois gifles de son père pour avoir oublié « un document » à l'école. Daoudja est tombé, son crâne a heurté une table. Il en est mort. « Il y avait eu effectivement des alertes sur le père. Le petit Daoudja, lui, était arrivé récemment en France, sauf erreur », indique à Brut Adrien Taquet, secrétaire d'État chargé de la Protection de l'enfance.


« Ça peut arriver dans toutes les familles »


« Il faut une grande vigilance sur les cas connus. Pouvoir suivre les familles où on sait qu'il y a des difficultés et dès que l'enfant est en danger, pouvoir l'en retirer, ajoute Adrien Taquet. Il faut aussi avoir une politique de prévention bien plus importante que ce que l'on a aujourd'hui. Il faut mieux déceler en amont les difficultés familiales que peuvent avoir un certain nombre de familles. »


Les signalements de violences contre des enfants ont explosé pendant le confinement : le numéro 119 d'appel d'urgence gratuit qui fonctionne 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 a enregistré une augmentation de 89 % du nombre d'appels par rapport à avril dernier. « La violence ne répond pas qu'à un milieu social donné, ça peut arriver dans toutes les familles. Si on n'a pas ça en tête, on passe à côté de situations dramatiques », rappelle le secrétaire d'État chargé de la Protection de l'enfance.


« Appelez le 119 ou le 17, c’est pas grave de se tromper »


Aussi appelle-t-il à « une société de vigilance ». Car sans l’action de chacun – proches, voisins – l’action des pouvoirs publics restera incomplète, selon Adrien Taquet. « Dans le moindre doute, il faut appeler le 119 ou le 17. C'est ce que les Français semblent avoir fait pendant le confinement. C'est un réflexe qu'il faut garder une fois que nous en serons sortis. C'est pas grave de se tromper. Je préfère qu'on se trompe parce que si on ne se trompe pas, c'est la vie d'un enfant que l'on sauve. »


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Brut.