Les cinémobiles font venir l’activité dans les villages isolés

Dans cette commune isolée du Loiret où les commerces ferment les uns après les autres, un camion se transforme en salle de cinéma pour permettre aux habitants d'avoir accès au 7e art. Brut est monté dedans pour l'avant-première d'un film… sur la désertification des villages.

“Moins il y a de commerces, moins il y a de vivacité, moins il y a de liens”


“On a l’impression d’être dans une vraie salle de cinéma, c’est trop bien!” Cette “vraie salle de cinéma”, elle se trouve dans un camion. Le cinémobile se déplace dans les villages isolés, pour apporter de la culture auprès des villageois. Il s’est notamment arrêté à Puiseaux, un village du Loiret. Un moyen de lutter contre la désertification des communes, où les commerces ferment les uns après les autres. “C’est notre quotidien. On est loin de la ville, forcément, donc on circule beaucoup, on utilise beaucoup la voiture, et puis on manque de services de proximité”, explique une spectatrice du cinémobile.
Un village reprend vie grâce à l'ouverture d'un café


“Aujourd’hui, voilà, c’est un peu le désert”


“Moins il y a de commerces, moins il y a de vivacité, moins il y a de liens, c’est une chaîne, voilà, et on perd tout. C’est triste. C’est comme nos écoles dans les communes. On les a perdues. On a fait un regroupement scolaire depuis un an, et maintenant, dans nos petites communes, eh bien il n’y a plus de liens entre les parents, il n’y a plus d’échanges. C’est vrai qu’il y a 15, 20 ans en arrière, on vivait différemment, il y avait beaucoup de commerces, et aujourd’hui, voilà, c’est un peu le désert”, explique un habitant de Puiseaux.
Le petit cinéma de village de Contis rouvre ses portes


Alexandre Villoing, pisciniste, rejoint cet avis. “Comme tous les villages de France, on perd des commerces, et puis alors, avec le Covid, il y a quelques rues qui se sont vidées de leurs commerçants. On avait plusieurs bouchers à Puiseaux, plusieurs boulangers, il n’y a plus qu’un boucher, qui travaille très bien heureusement, et on a encore deux boulangers, on a cette chance-là. Mais voilà, ce n’est pas suffisant.”
À 19 ans, Brayan a repris la boulangerie de son village


“À partir de 22h, il n’y a plus personne”


Louna est une jeune femme, habitant elle aussi le village. Pour elle, c’est compliqué de se rendre dans les magasins si elle veut faire du shopping. “Soit je demande à ma mère, soit je prends le bus, mais les bus, il y en a pas beaucoup. Il y en a un le matin, un le midi et un le soir. Mais c’est compliqué, ici, de prendre le bus et de se déplacer. À partir de 22h, il n’y a plus personne.”
Pour faire vivre leur village, ils ont repris le seul commerce


Dans le cinémobile, les spectateurs ont regardé Les Petites Victoires, de Mélanie Auffret. Un film qui traite du même problème que vivent ces communes: un village menacé par la fermeture de son école. La réalisatrice a répondu aux questions des habitants après la projection. “On parle de l’importance de maintenir des services de proximité, mais je pense aussi que c’est très important de maintenir la culture de proximité. Et la chose pour laquelle on doit se battre le plus, c’est pour continuer à faire des choses ensemble, et quoi de mieux que le cinéma?”
Des bistros pour redynamiser les petits villages


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