Syndrome du bébé secoué : les parents d'Axel témoignent

À 4 mois, Axel a été secoué par sa nourrice. Pour lui et sa famille, les terribles conséquences de ce geste, c'est ça…

“Quand il est sorti de l’hôpital, il avait des médicaments toutes les demi-heures”


“Le 7 octobre 2015, Axel avait 4 mois et demi.” Sophie Puviland est la maman d’Axel, ayant été secoué étant bébé. Ce jour-là, la nourrice l’appelle pour la prévenir que son enfant ne se réveille plus de sa sieste. “Je lui ai demandé d’appeler les secours, chose qu’elle n’avait pas encore faite. Et à l’arrivée des secours, effectivement, Axel était complètement hypotonique. Voilà, il n’y avait plus de regard, il n’y avait plus d’échange, il n’y avait plus de sourire… C’était vraiment… plus le même bébé du tout. L’assistante maternelle a été condamnée en mai 2019 à 5 ans de prison dont deux années de sursis.” Ils souhaitent alors parler pour alerter sur ce syndrome des bébés secoués, pour que cela ne se reproduise plus.
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Des séquelles lourdes


“Vous rentrez dans un mur à 90 km/h avec une voiture, eh ben secouer un bébé, c’est pire que ça au niveau des séquelles. Donc ça donne un ordre d’idée dans quel état est Axel”, explique son père, Xavier Puviland. “La boîte crânienne du bébé est supérieure à la taille du cerveau. Ce qui fait que le cerveau va buter contre la boîte crânienne. Donc il y aura des hématomes qui pourront se former sur les côtés du cerveau”, ajoute Sophie.
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“Axel est un enfant totalement dépendant: il ne peut pas marcher tout seul, il ne peut pas manger tout seul, il est incontinent… Il est dépendant dans tous les actes de la vie quotidienne. Il ne parle pas”, décrit sa maman. Aujourd’hui, les médecins estiment qu’Axel vit avec 20% de son cerveau initial. “On ne vit plus. Tout tourne autour de lui. On fait certainement beaucoup d’erreurs avec nos filles. Je pense que le fort caractère de la dernière est certainement dû principalement au fait qu’on ne lui a pas assez apporté l’attention d’un dernier”, pense le papa.
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“J’ai vraiment souffert d’une dépression post-traumatique”


Les soins pour la santé d'Axel sont très lourds à l’heure actuelle. “Trois fois par jour, il a des médicaments antiépileptiques. Quand il est sorti de l’hôpital, il avait des médicaments toutes les demi-heures”, se rappelle Sophie Puviland. “On a énormément de frais de santé, de matériel, de couches, par exemple. Il y a énormément de frais qui se cumulent mais pour lesquels on n’a pas du tout été indemnisés pour le moment.”
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Depuis cet incident, la vie des parents a été très impactée. La maman n’a pas pu retourner au travail. “Je m’occupe d’Axel constamment. Moi, j’ai vraiment souffert d’une dépression post-traumatique très importante après le drame et j’ai dû être suivie pendant très longtemps par des psychiatres pour réussir un petit peu à m’en sortir.”
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Le papa, quant-à-lui, est retourné au travail. “Je n’ai pas eu le droit de déprimer parce que sinon, on n’aurait pas pu vivre. Donc j’ai juste eu le droit de travailler et de faire ce qu’il faut pour que financièrement on s’en sorte, parce que la partie financière de la justice, ça coûte très cher. Mais mes collègues m’ont dit: ‘Ça ne va pas, il faut que tu baisses le rythme…’ Un an et demi, c’est ce que j’avais planifié à peu près, c’est le temps que mon corps a pris pour s’épuiser. Et à un moment donné, je suis tombée malade.”
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