"Je n'ai pas compris la portée de ses mots au départ" : les regrets de la mère de Cédric Jubillar

Lionel Bonaventure / AFP
Nadine Jubillar a exprimé ses regrets ce mercredi matin, devant les assises du Tarn, quant aux menaces de mort de son fils. Au procès, elle a réaffirmé qu'il lui aurait dit début décembre 2020: "J'en ai marre, elle m'énerve, je vais la tuer, l'enterrer et personne ne va la retrouver".
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Entendue par les assises du Tarn ce mercredi 8 octobre, la mère de Cédric Jubillar a dit regretter "de ne pas avoir donné plus de sens" aux menaces de mort proférées par son fils à l'encontre de son épouse Delphine, quelques semaines avant la disparition de cette dernière.

Nadine Jubillar, 54 ans, a été plongée dans l'affaire judiciaire et médiatique dès l'annonce de la disparition de sa belle-fille de 33 ans, quand Cédric l'a appelée, le 16 décembre 2020 au matin, pour venir au domicile du couple près d'Albi, s'occuper de ses petits-enfants.

Son fils lui aurait alors dit: "J'en ai marre, elle m'énerve, je vais la tuer, l'enterrer et personne ne va la retrouver."

"J'ai mis ça sur le ton de la colère"

"Je n'ai pas compris la portée de ses mots au départ, j'ai mis ça sur le ton de la colère. Aujourd'hui, je regrette de ne pas avoir donné plus de sens à cette phrase", a-t-elle poursuivi, au sujet de propos dont elle avait déjà parlés aux enquêteurs.

En juin 2021, la quinquagénaire, un temps soupçonnée de complicité, a été placée en garde à vue avec son mari, le beau-père de Cédric, en même temps que son fils. Elle n'a pas été inquiétée au sortir de sa garde à vue.

Nadine Jubillar a également expliqué avoir questionné Cédric sur ce qu'il aurait pu faire à sa compagne, ce à quoi son fils aurait répondu: "Non, j'ai rien fait".

Enfance chaotique de son fils

Cherchant d'abord fréquemment ses mots et essuyant parfois une larme, elle a répété sa "culpabilité", d'abord de "ne pas avoir été capable" de s'occuper de Cédric enfant, qu'elle a eu à l'âge de 16 ans et qui a été placé à plusieurs reprises, puis de ne pas avoir "donné plus d'importance" aux propos de son fils, assis dans son box sur sa droite et qui l'a sans cesse fixée

Elle a également dit avoir eu "un doute" au moment d'être entendue par les enquêteurs peu après la disparition de Delphine, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020.

Dès le lendemain des faits, la belle-mère de l'infirmière avait déclaré aux gendarmes: "J'espère juste que mon fils ne lui a rien fait."

Au onzième jour du procès pour le meurtre de Delphine Jubillar, son témoignage était particulièrement attendu, pour évoquer l'enfance de l'accusé et son attitude au moment du divorce en cours dans le couple et de la disparition.

"Fin de vie de mariage"

Vêtue d'un ensemble bleu roi et derrière des lunettes à la monture dorée, la mère de l'accusé du procès pour meurtre sur conjoint a d'abord dit qu'"au fond de lui, il (Cédric) n'a jamais accepté" le divorce, avant de se contredire en disant: "Il l'aimait, mais il avait quand même accepté qu'elle veuille divorcer (...) il ne pouvait pas faire autrement".

Lors d'un long interrogatoire mené par la présidente du tribunal, Nadine Jubillar s'est d'abord montrée hésitante avant d'assurer avoir "accompagné" son fils "dans cette fin de vie de mariage".

Constituée partie civile

Interrogée sur le "flicage" de la jeune infirmière par son mari, qui cherchait à trouver les traces d'une relation extraconjugale, elle a, à la barre, "pris toute la responsabilité" de la tentative de géolocalisation de sa belle-fille avant sa disparition, à la demande de son fils.

Nadine Jubillar s'était, par ailleurs, constituée partie civile, "pas en tant que maman de Cédric mais en tant que mamie de Louis et Elyah", les enfants du couple Jubillar, aujourd'hui âgés de 11 et six ans.

"Aujourd'hui, tout ce qui compte, c'est le bien-être de ces petits et la vérité", a-t-elle déclaré.

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