Le collectif de victimes du chirurgien pédocriminel Le Scouarnec reçu par le ministre de la Santé

Crédit : Laura Beaudoin
Le collectif de victimes du chirurgien pédocriminel Joël Le Scouarnec a été reçu mercredi à Paris notamment par le ministre de la Santé Yannick Neuder, a-t-on appris auprès du collectif, qui a qualifié l'échange de "concluant".
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"L'échange, qui émanait d'une lettre envoyée le 15 mai au ministère pour demander une commission interministérielle à travers neuf mesures, a été concluant", a déclaré à l'AFP Manon Lemoine, porte-parole d'un collectif de victimes de Joël Le Scouarnec.

Outre Yannick Neuder, la Haute commissaire à l'Enfance Sarah El Haïry et une conseillère du ministre de la Justice ont participé à la réunion. 

"On a obtenu deux choses: ils se sont engagés à un comité de suivi interministériel dès la rentrée, avec les trois institutions rencontrées, Justice, Haut commissaire à l'Enfance et Santé. Et ils se sont engagés à une prise en charge des victimes et des co-victimes du dossier avant l'été", a ajouté Manon Lemoine.

La rencontre, qui a eu lieu au ministère de la Santé, a duré environ deux heures selon la même source. Six personnes du collectif étaient présentes, ainsi que leur avocate Me Marie Grimaud.

Le chirurgien pédocriminel Le Scouarnec condamné à la peine maximale de 20 ans de réclusion

"Presque plus que ce qu'on attendait"

"On a été accueillis avec bienveillance, avec écoute. Et on a obtenu presque plus que ce qu'on attendait, puisqu'on a aussi cette aide aux victimes qui était nécessaire, mais qui ne faisait pas partie de notre courrier", a précisé Manon Lemoine.

Ce collectif s'est formé au cours du procès de Joël Le Scouarnec, qui s'est tenu entre fin février et fin mai devant la cour criminelle du Morbihan pour des viols et agressions sexuelles sur près de 300 victimes.

Joël Le Scouarnec a été condamné à la peine maximale de 20 ans de réclusion mais il a échappé à la rétention de sûreté, mesure exceptionnelle qui permet de placer dans un centre un criminel présentant un risque élevé de récidive après la fin de sa peine.

Ce verdict a été accueilli par de la "déception" et de la colère par des victimes estimant que "la justice n'a pas été rendue".

Le collectif ambitionne de porter sur le plan politique la lutte contre la pédocriminalité et d'alerter sur les dysfonctionnements au sein des institutions de santé qui ont permis au chirurgien d'agir durant une trentaine d'années. 

Malgré une première condamnation en 2005 pour détention d'images pédopornographiques, le médecin avait poursuivi sa carrière jusqu'à son interpellation en 2017 après un viol sur sa voisine de six ans.

Pédocriminalité : peine de 20 ans de réclusion pour Le Scouarnec, des victimes en colère

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