L'homme de 74 ans, en état de récidive légale après avoir déjà été condamné pour un geste similaire visant Éric Zemmour en 2022, devait être jugé en comparution immédiate mardi matin, à la demande du parquet de Montauban, mais il a demandé "un délai" pour préparer sa défense.
"Je m'excuse auprès de Monsieur Bardella. C'est un geste idiot que j'ai fait", a-t-il déclaré à l'audience.
"L'espèce d'hystérie collective qui s'est emparée de la classe politique, la classe judiciaire et la classe populaire aussi, rendait assez inconfortable le fait de plaider normalement un dossier qui ne mérite certainement pas l'ampleur, en tout cas la véhémence médiatique qu'il a pris", a déclaré l'avocate du septuagénaire, Me Rachel Lheureux, après que le renvoi a été prononcé.
Dans l'attente de son procès, le prévenu reste placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d'entrer en contact avec Jordan Bardella ainsi que de se rendre dans une réunion publique du Rassemblement national (RN), des mesures de sûreté dont l'avocat du président du RN et le ministère public avaient demandé le maintien.
Placé en garde à vue samedi
"Ça renverrait un message qui ne serait pas le meilleur si ce monsieur sortait du tribunal sans aucune mesure de sûreté, comme s'il ne s'était rien passé", a plaidé l'avocat de Jordan Bardella, Maître Charles de Luynes.
Lors de la séance de dédicace de M. Bardella à Moissac samedi, cet agriculteur à la retraite a pris place dans la file d'attente avant d'écraser un œuf sur la tête du président du RN au moment de lui présenter son exemplaire du livre.
Il a été placé en garde à vue samedi pour "violence sur personne dépositaire de l'autorité publique sans incapacité".
Au cours de l'audience mardi matin, Me Lheureux a évoqué un acte motivé par la volonté d'"éveiller les consciences" avant d'ajouter: "il y a 10 ans nous étions Charlie, aujourd'hui nous sommes Jean-Paul", en faisant référence au prénom du prévenu.
Lundi, le parquet de Montauban avait requis le placement en détention provisoire du septuagénaire au terme d'une garde à vue prolongée de 24 heures dimanche. Mais le juge des libertés et de la détention (JLD) n'a pas suivi les réquisitions du parquet et le septuagénaire a comparu libre mardi matin.
"Le message qui est envoyé aujourd'hui par la justice malheureusement n'est pas un message de fermeté, a regretté à l'issue de l'audience Me De Luynes. Peu importe la discussion de l'oeuf ou pas l'oeuf, c'est un acte violent contre un représentant politique."
Cet homme avait déjà été condamné pour des faits similaires en juillet 2022, ayant écrasé un œuf sur la tête d'Éric Zemmour alors que celui-ci, candidat de Reconquête à la présidentielle, était en campagne à Moissac. Il avait alors écopé d'une amende de 500 euros avec sursis.








