Ukraine : 14 morts à Kiev, Zelensky dénonce "l'une des pires attaques" russes

Crédit : Ihor Kuznietsov/Novyny LIVE/Global Images Ukraine via Getty Images
Au moins 14 personnes, dont un Américain, ont péri à Kiev dans la nuit de lundi à mardi dans "l'une des pires attaques" russes contre la capitale ukrainienne, selon le président Volodymyr Zelensky, au moment où les pourparlers entre Kiev et Moscou sont dans l'impasse.
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Cette nouvelle salve d'attaques menées par l'armée russe, qui bombarde quotidiennement le territoire ukrainien depuis le lancement de son invasion en 2022, intervient en plein sommet du G7 au Canada, où la guerre en Ukraine est éclipsée par les hostilités entre Israël et l'Iran.

"Kiev a subi l'une des pires attaques" russes avec "plus de 440 drones et 32 missiles", a dénoncé M. Zelensky sur X, affirmant que plusieurs autres régions du pays, outre celle de la capitale, avaient été visées.

Dans la capitale ukrainienne, "ce fut probablement la nuit la plus infernale dont je me souvienne dans notre quartier", raconte à l'AFP Alina Chtompel, une étudiante de 20 ans.

"Il est très difficile d'imaginer ce que vivent actuellement les habitants dont les maisons ont été endommagées", ajoute-t-elle.

Un autre habitant, Serguiï, explique que l'attaque russe l'a sorti brutalement de son sommeil: "Je dormais. Il y a eu une forte détonation. La fenêtre a volé en éclats et j'ai été recouvert de bris de verre".

Selon Igor Klymenko, le ministre de l'Intérieur, "27 sites" ont été pris pour cibles à Kiev, faisant au moins 14 morts. Au total, les attaques nocturnes ont tué 15 personnes dans la nuit dans le pays et blessés 139 autres, a-t-il précisé.

À Kiev, des journalistes de l'AFP ont vu plusieurs dizaines d'habitants se réfugier dans la nuit dans une station de métro du centre-ville servant d'abri. Certains ont dormi sur des matelas, parfois avec leur animal de compagnie.

"Dans le district de Solomianski, un citoyen américain de 62 ans est décédé dans une maison située en face de l'endroit où les médecins portaient assistance aux blessés", a annoncé, pour sa part, le maire de Kiev, Vitali Klitschko, sur Telegram.

"Accroître la pression"

Des photos de Kiev au petit matin publiées par l'AFP montraient des pans d'immeubles détruits, des sauveteurs en train de rechercher des victimes parmi les décombres et des pompiers combattant des incendies.

De son côté, l'armée russe, qui a fait état de près de 200 drones ukrainiens interceptés dans la nuit, a affirmé, comme après chaque attaque d'envergure, avoir frappé uniquement des infrastructures militaires, dans la région de Kiev et à Zaporijjia (centre-est).

Une personne a aussi été tuée dans une attaque russe contre la ville portuaire d'Odessa (sud) et une autre dans la région de Soumy (nord), selon les autorités ukrainiennes.

Le président Volodymyr Zelensky a dénoncé des attaques relevant du "pur terrorisme". 

Vladimir Poutine "veut que la guerre continue", a-t-il accusé, après que le président russe eut refusé à plusieurs reprises la demande de Kiev - appuyée par les Etats-Unis et les Européens - de cessez-le-feu inconditionnel préalable à des discussions de paix.

Le chef de la diplomatie ukrainienne, Andriï Sybiga, a accusé M. Poutine d'"agir ainsi délibérément, en plein G7", avec un "objectif très simple: faire passer les dirigeants du Groupe des sept pour des faibles".

Le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, a déploré le manque de "réaction adéquate" du "monde civilisé". 

Berlin a promis "d'accroître la pression" sur Moscou après ces attaques meurtrières, estimant que Vladimir Poutine voulait la "capitulation" de Kiev.

Pas de rencontre Zelensky-Trump

Les récents pourparlers de paix entre Moscou et Kiev sont bloqués, alors que les deux camps campent sur leurs positions, très éloignées. 

Moscou a rejeté la trêve "inconditionnelle" voulue par Kiev, tandis que l'Ukraine a qualifié d'"ultimatums" les demandes russes.

Si Volodymyr Zelensky souhaitait échanger avec son homologue américain Donald Trump de l'achat par Kiev de matériel militaire à Washington, en marge du G7 au Canada, la rencontre n'aura pas lieu.

Le président américain a quitté lundi le sommet prématurément, afin de se consacrer au conflit entre Israël et l'Iran, selon la Maison Blanche.

Sur le terrain, les forces russes, qui occupent toujours près de 20% de l'Ukraine, poursuivent leur avancée sur le front oriental face à une armée ukrainienne moins nombreuse et en difficulté

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