Le pastis, symbole de Marseille ? On est allé vérifier

Le pastis à Marseille, c’est été comme hiver, avec modération bien sûr. Et pour voir à quel point cet apéritif est symbolique de la cité phocéenne, notre journaliste Mina Soundiram a juste eu à franchir la porte d’un bistro, et pas n’importe lequel, le bar de l’Avenir, à côté du vieux-Port.

Je viens ici depuis tout petit. Mon père m'emmenait ici. Je faisais les devoirs dans le bar” explique Le Muge, artiste et cuisinier. Il raconte avoir été initié au Ricard “vers l’adolescence”. A ceux qui n’aiment pas l’anis, il indique : “En général, la mauresque, c'est le premier pas vers l’anis : une dose de RIcard, un peu de sirop d’orgeat et un peu d’eau”. Concernant la différence entre le pastis et le Ricard, il explique : “Pour moi, après chacun a son avis, le pastis, c'est la boisson, et Ricard, c'est la marque. Et tu as 51, tu as Casanis, c'est le pastis des Corses... Il y a des pastis communautaires aussi. Il y a l'anisette blanche Cristal Limiñana, c'est les pieds-noirs qui boivent ça. Après, tu as la tomate. C'est du pastis avec du sirop de grenadine. Et tu as le perroquet. C'est du pastis avec de la menthe. Sinon, tu as un truc, aussi, mais ça c'est que les gens du Nord qui le boivent ou qui le demandent, c’est le mazout. C'est du pastis avec du Coca”. 

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On a vu nos grands-pères en boire, on a vu nos pères en boire. Voilà, on en boit”


Gérant du Bar de L’Avenir, Jacques préfère “le Ricard nature, dans une petite momie. Une dose de Ricard, deux glaçons et une rasade d'eau. Et là, tu es bien”. Le Muge l’affirme : le pastis à Marseille, c’est tout un symbole et un héritage qui se transmet de génération en génération. “On a vu nos grands-pères en boire, on a vu nos pères en boire. Voilà, on en boit. Avec modération, bien sûr. En plus, ça a des vertus médicinales. C'est très bon pour le ventre. C’est très bon pour les dents”. Le pastis se boit dans “le momie, le petit ballon, le grand ballon et le tube”. Au Bar de L’Avenir, les clients sont essentiellement marseillais. Mais depuis quelques années, “il y a quelques touristes” explique Le Muge. Parmi eux, cet habitant anglais : “Quand je suis arrivé au cours Julien, je suis allé dans un bar et j’ai commandé une bière. C’était ma première semaine à Marseille. Et puis la nana me dit: "Non, il faut arrêter de boire la bière, c'est trop calorifique ! Il n'y a qu'une seule calorie, chaque pastis, c'est une calorie." Depuis, je suis accro”.

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