30 jours sans pluie en France en hiver, un record

Des sols nettement plus secs lors de la période hivernale... Cela n'a jamais été enregistré en plein hiver en France : 30 jours sans pluie significative avec déjà des effets visibles dans plusieurs endroits. D’où vient cette sécheresse et quelles conséquences très concrètes elle pourrait avoir ?

 “Il n’y a pas eu de pluie depuis le 21 janvier, c’est inédit pour l’hiver”

 

Il n’y a pas eu de pluie depuis le 21 janvier, c’est inédit pour l’hiver, en tous cas depuis 1959, depuis qu’on fait les mesures. Et la dernière fois qu’on avait rencontré un nombre de jours conséquent sans pluie l’hiver, c’était avec 22 jours en 1989” indique Simon Mittelberger, climatologue à Météo-France. Météo-France parle de “jour sans pluie” quand le cumul de toutes les précipitations en France est inférieur à 1 mm. Cette situation n’est pas uniquement très inhabituelle pour l'hiver. On est tout près du record toutes saisons confondues : 31 jours sans pluies au printemps 2020, un record sans précédent dans le pays.

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“La pluie l’hiver va permettre de remplir les nappes phréatiques, d’humidifier les sols, pour permettre une bonne croissance, notamment de la végétation au printemps. C'est la saison de recharge, que nous, on qualifie du mois de septembre au mois de mars. Pour cette année, c'est un phénomène qui est global. On a eu toutefois des déficits de précipitations qui ont été plus importants sur la moitié sud, mais l'assèchement des sols qu'on observe touche vraiment toute la France de manière générale” précise le climatologue.

Après une sécheresse, la pluie n'est pas forcément une bonne nouvelle

 

“Aujourd'hui, il n'y a pas que la pluie qui manque, il y a aussi la neige. Sur les Alpes et les Pyrénées, on a un enneigement qui est très déficitaire, c'est-à-dire qu'on a nettement moins de neige qu'on devrait avoir à cette période de l'année. Et c'est cette neige qui, en fondant au printemps, permet justement d'alimenter les rivières et les lacs sur les mois de printemps”.

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La pluie l’hiver utile à la bonne croissance de la végétation au printemps


Selon le spécialiste, cette situation est dûe aux “conditions anticycloniques qui nous ont concernés depuis la fin du mois de janvier. Les canicules qu'on a vécues l'été dernier et les fortes chaleurs, notamment du mois de mai dernier, ont été des événements en lien avec le changement climatique qui ont aggravé la sécheresse que l'on a connue en 2022. La sécheresse qu'on connaît aujourd'hui est principalement liée à l'absence de précipitations, pas tant à la température, donc c'est difficile aujourd'hui de se prononcer sur le lien avec le changement climatique sur la sécheresse actuelle”.

Sécheresse : comment en est-on arrivé là ?

 

“On a déjà observé des déficits plus importants que ça sur les périodes de recharge, on n'est pas sur l'hiver le moins pluvieux. Par contre, en lien avec la sécheresse qu'on a connue l'an dernier, les sols en sortie d'été et en début d'automne étaient nettement plus secs qu'habituellement. Donc il aurait fallu des précipitations pas proches des normales, mais même excédentaires durant l'hiver pour permettre de les ramener à un niveau normal” explique Simon Mittelberger.

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