Il fabrique des meubles à partir de déchets

"On est arrivés dans un système où les meubles, on les prend, on les consomme et on les jette." Alors Pierre a décidé de fabriquer des meubles uniquement à partir de matériaux et de bois destinés à être jetés. Il nous ouvre les portes de son atelier, à Mons en Belgique.

Recycler des déchets pour en faire des meubles


Bienvenue à l’Atelier 80, à Mons, en Belgique. Ici l’initiative part d’une volonté de réduire notre impact environnemental. Pierre, architecte d’intérieur, et son épouse se sont lancés dans la création de meubles faits uniquement à partir de déchets. “Malheureusement, on est arrivés dans un système où les meubles, on les prend, on les consomme et on les jette. Pour nous, le déchet, ça ne devrait pas exister. Et donc justement, on vient chercher ce déchet et on trouve toutes les méthodes possibles pour pouvoir le revaloriser.

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Pour le meuble Roger, il aura fallu pas moins de 57 bouteilles de lait en plastique pour créer le plateau de cette table basse. Pour le Léonie, l’empiècement se compose de hêtre, cédé par une personne qui démontait un escalier. “Et après, pour les autres meubles, par exemple, on a la pierre bleue ici, qui, en Belgique, est un patrimoine. Et nous, on a été à la rencontre d'un tailleur de pierre, et puis, à un moment, on voit un énorme conteneur et on dit : ‘C'est quoi, ça ?’ Il dit : ‘C’est tous nos déchets de pierres.’ Donc la pierre bleue, on la reprend des conteneurs, on la retravaille et on fait un plateau avec”.


Le Covid, une révélation


Pierre explique que tout part du Covid. Avec l'épidémie, il retrouve la “vraie valeur des choses” comme prendre le temps de construire des choses qui font vibrer le couple. “On nous dit que dans la vie, il faut faire un travail où on gagne beaucoup d'argent, etc. C'était notre cas. On gagnait beaucoup d'argent, mais en contrepartie, on travaillait énormément. Et en fait, avec le Covid, le temps s'est un peu arrêté et on s'est rendu compte que ça ne nous rendait pas heureux du tout. On a fait ce que j'appelle un “burn green". Donc, en fait, il y a eu une rupture totale. On est arrivés au boulot, le stress est revenu, il y avait des tensions dans l'équipe, le patron pour qui on s'est donné pendant 5 ans corps et âme ne nous a pas soutenus.

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Il explique que c’est à ce moment qu’il y a eu un élément déclencheur. “Ça faisait deux ans qu'on vivait excessivement mal, qu'on n'était pas raccord avec nos valeurs profondes. Tout le respect de la nature, des animaux, etc., on n'était pas en raccord avec ça. Donc on a démissionné du jour au lendemain et on a créé notre activité, avec un job qui a du sens. Nous, on veut aussi montrer qu'on peut complètement changer de mode de vie, de façon ultra-radicale. On a divisé notre salaire par deux et en fait, on vit tellement plus heureux.” L’idée naît ainsi en 2020 mais en octobre 2022, celle-ci n’est toujours pas lancée par peur de l'inconnu et des évènements intervenant dans le couple comme leur mariage proche puis potentiellement l'arrivée d’un enfant. “Il y aurait toujours une excuse. Dans notre cas, ça soigne énormément ce qu'on va appeler notre éco-anxiété, pour utiliser un terme à la mode. Mais, voilà, on se sent beaucoup mieux dans notre peau depuis qu'on a changé.”

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