Brut Kids : Le harcèlement scolaire

"Je ne voulais pas le dire à mes parents ni à ma sœur. Donc je me battais avec mes doudous." BRUT KIDS — On est allé dans une école primaire pour demander aux élèves s'ils arrivent à parler de harcèlement scolaire aux adultes.

Moi, très honnêtement, je me suis déjà fait harceler et, tous les soirs, je ne voulais pas le dire à mes parents ni à ma soeur. Donc je me battais avec mes doudous et j'avais pas envie qu'ils le sachent parce que si j'en parlais, j'avais peur que ça s'aggrave” confie Andréa, un collégien qui s’exprime sur le harcèlement à l’école. Si cela arrivait à Mélissa, une autre enfant, elle ne le dirait pas à sa famille car sa sœur “voudra faire du mal (à ses harceleurs)”. Pourtant, elle se dit victime de harcèlement : “À ma table, ils font que de me harceler. Je suis malpolie, je suis mal élevée : ils ne font que de dire ça. Et moi, c'est pas facile d'aller le dire aux animateurs parce que, après, les autres, ils vont m'accuser que j'ai fait ça”. La vengeance, c’est ce que craint Melia si elle parle : “Des fois, c'est un peu stressant parce que en fait, t'as peur que l'autre se venge après sur toi”

Voir le documentaire Brut sur le harcèlement scolaire


“Si ça se trouve, il y a des gens qui se font harceler tous les jours et personne n'est au courant”


Pour la personne qui se fait harceler, comme ça, on dit que c'est facile, mais à l'intérieur, on se dit, c'est pas facile : qu'est-ce que mes parents pourraient me dire ? Pourquoi tu ne me l'as pas dit plus tôt ? Après, les harceleurs, ils ne le font pas toujours devant tout le monde parce après, sinon, les autres personnes le savent et peuvent très bien aller le répéter. Donc ils ne le font pas souvent devant les autres personnes. C'est pour ça que ça se sait pas” explique Joséphine, une autre collégienne. Morgane, une autre élève, rappelle que les animateurs et les animatrices sont là pour écouter les enfants. “S'ils nous disent d'en parler au directeur et à nos maîtresses, eh bien on en parlera à nos parents et notre famille, comme ça, ils essayeront de discuter avec les autres parents, de ceux qui ont harcelé leur enfant”.

Quand le harcèlement scolaire conduit à l'hôpital


Ils peuvent se suicider. Mourir volontairement parce qu'ils se font trop harceler”


Et harceler, je le redis, c'est n'importe quoi, ça va empêcher d'autres personnes de vivre parce qu'ils peuvent se suicider. Mourir volontairement parce qu'ils se font trop harceler. Du coup, ils en ont marre et ils meurent” déclare Morgane. Elle se dit prête à venir en aide à son amie Mélissa si cette dernière est victime à nouveau de harcèlement : “Moi, j'aiderai Mélissa, ce n'est pas cool d'harceler. Je ne veux pas que Mélissa se fasse harceler, si on se fait harceler, c'est horrible”. Peu importe celui ou celle qui tire la sonnette d’alarme, tous sont conscients qu’il est important d’en parler : “Des fois, ce sont les amis qui vont aller le dire parce que les enfants qui sont harcelés n'osent pas. Et des fois, c'est bien de se confier aux amis. Ça doit être horrible d'être harcelé, donc je souhaite vraiment pas ça, à personne”.

Victime de harcèlement à l’école, Lucas, 13 ans, s’est suicidé

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