Romane, étudiante et aidante de sa mère atteinte d'un cancer

"C'est des choses qu'on n'imagine pas quand on a 23 ans…" Quand elle a appris que sa mère avait un cancer, Romane a mis sa vie entre parenthèses pour l'aider. Avec son expérience, elle veut sensibiliser sur le rôle d'aidant.

“J'étais toujours moins dans mes études que dans ce rôle d'aidante”


C'est vrai que lui faire à manger, l'aider à se laver, c'est des choses qu'on n'imagine pas quand on a 23 ans qu'on ferait pour son parent. Mais évidemment que j'avais besoin de le faire, c'était normal que je l'aide.” Romane est une jeune femme étudiant à Paris. Il y a plus d’un an, elle apprend que sa mère est atteinte d’un cancer du côlon de stade 4. “On pense direct au pire parce qu'on sait que c'est un stade 4, on entend des mots qui font peur. Et, du coup, c'est vrai que sur le moment, je me suis dit ‘ben ma vie, là, elle s'arrête et c'est tout pour ma mère’”, confie-t-elle. 

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“Être aidant, ça prend plein de formes”


Elle décide alors de mettre sa vie d’étudiante de côté pour aider totalement sa maman. Elle devient alors aidante. “Tout ce que je faisais, pour moi, qui était normal parce que c'est ma maman, c'est la personne que j'aime le plus au monde. Et bien, c'est être aidant, ça a un nom. C'est reconnu juridiquement surtout. Et être aidant, ça prend plein de formes. On peut être aidant d'une personne qui a tout type de pathologie. Ça peut être un handicap physique ou mental ou des maladies comme le cancer par exemple où le pronostic vital est engagé.

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En plus de son rôle d’aidante, Romane continue ses études en parallèle. “J'ai validé la fin de mon master, mais j'étais toujours moins dans mes études que dans ce rôle d'aidante parce que ça prenait tellement de part, ça occupait toutes mes pensées. C'est sûr que j'étais moins performante qu'avant lorsque j'avais juste à être étudiante finalement.

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Il y a 700 000 jeunes aidants en France


Sa mère habitant à Valence, elle fait régulièrement des allers-retours entre son domicile familial et Paris, pour continuer ses études. “Il y a vraiment des fois, j'en ai marre de trimballer ma valise, d'aller à l'hôpital après de dormir chez des potes à Lyon, parce que j'ai plus d'appart à Lyon et ma mère est à l'hôpital à Lyon. Et puis de revenir chez moi à Valence et puis de repartir à Paris. C'est sûr que c'est épuisant. Après, c'est moi qui décide de venir la voir. Pour moi, de toute façon, c'est une nécessité”, détaille Romane. 

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Alors Romane n'est pas du tout un cas isolé. Elle fait partie des 700 000 jeunes aidants en France. Donc, un chiffre peut-être même sous-estimé parce qu'il s'agit vraiment d'une estimation et pas d'une prévalence”, explique Amarantha Bourgeois, directrice de l’association nationale des Jeunes AiDants Ensemble (JADE). “Reconnaître le rôle d'aidant, ça c'est important. Mais, c'est aussi pouvoir mettre en place des dispositifs d'accompagnement, que ce soit en dehors de la vie d'élève, par des dispositifs de répit, ou que ce soit au sein des établissements scolaires et de l'enseignement supérieur, par un aménagement de l'emploi du temps par exemple, par une bourse d'étudiants par exemple. Romane parle de frais au niveau des transports puisqu'elle fait les allers-retours, et bien ça me semblerait assez justifié que cette jeune femme puisse les faire sans se soucier de leur coût.

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