Le gradé de 45 ans était en garde à vue depuis mardi dans le cadre d'une enquête initiée sur la base d'un renseignement anonyme en février 2023 et portant sur une arrivée de cocaïne au port de Marseille. La marchandise avait été acheminée par container depuis la Colombie, à destination de la région parisienne.
Le policier a été mis en examen vendredi pour "importation de stupéfiants en bande organisée", "faux en écriture publique par personne dépositaire de l'autorité publique", "trafic de stupéfiants" et "atteinte à l'intimité par captation d'images non autorisées".
Il a ensuite été placé sous contrôle judiciaire, malgré les réquisitions aux fins de placement en détention provisoire, indique la source judiciaire.
Suspendu de ses fonctions, il a obligation de résider en région parisienne et interdiction d'entrer en contact avec les protagonistes du dossier, a précisé à l'AFP son avocat Pascal Luongo.
Deux policiers déjà mis en examen
"La décision de laisser en liberté mon client s'avère juste et ouvre désormais le temps de l'analyse méthodique de la validation par la chaîne hiérarchique de ce fiasco judiciaire et policier", a réagi Me Luongo.
Début avril, deux policiers de l'antenne de l'Ofast de Marseille avaient déjà été mis en examen, avait alors indiqué le parquet de Paris et de la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée.
A l'issue de leur garde à vue, les deux policiers avaient été mis en examen notamment pour "importation et trafic de stupéfiants en bande organisée, blanchiment, association de malfaiteurs, faux en écriture publique".
Selon le ministère public, les investigations "ont révélé des échanges entre des policiers et d'autres personnes, portant sur la cession d'au moins 360 kg de cocaïne, en dehors de tout contrôle hiérarchique, et sur la dissimulation des quantités réelles arrivées sur le territoire" lors d'une livraison surveillée de drogue venue de Colombie en 2023.
"Dans le cadre de cette enquête, il avait été convenu de surveiller l'arrivée d’une cargaison de 180 à 200 kg de cocaïne; or il s’est avéré que cette livraison a permis l’entrée sur le territoire de près de 400 kg de cocaïne", selon le parquet.
D'après la même source, "face à la différence entre les informations reçues et constatées, l'Ofast Nanterre s'était désengagé des opérations" et "plusieurs acteurs du dossier s'étaient par ailleurs étonnés de la difficulté avec laquelle ces stupéfiants auraient été écoulés à Marseille, laissant entendre que la surveillance policière était éventée".
L'enquête initiale a été clôturée en janvier 2024, sans interpellation.
En janvier 2024, l'Inspection générale de la police nationale "avait été saisie en interne de soupçons pesant sur les conditions de cette importation".