8 questions très simples sur le papillomavirus

80 % des gens l'ont eue ou l'auront dans leur vie. C'est l'infection contractée par voie sexuelle la plus répandue… mais ce n'est pas une MST. On a posé 8 questions très simples sur le papillomavirus à la docteure Julia Maruani.

“Tous les jeunes garçons et filles devraient être vaccinés”


80 % de la population, hommes et femmes, au cours de sa vie, va être en contact avec cette infection, va être en contact avec un ou plusieurs papillomavirus. Mais heureusement, 90 % voire 95 % des personnes qui l’ont contracté vont en guérir.” Julia Maruani est gynécologue médicale et vice-présidente de la Société Française de Colposcopie et de Pathologie Cervico-Vaginale. Pour Brut, elle explique les spécificités des papillomavirus et ce qu’il faut savoir sur cette infection à l’origine de plusieurs cancers. 

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En fait, ce sont des virus qui vont avoir un tropisme, c'est-à-dire une attirance pour les muqueuses génitales, pour les muqueuses de l’oropharynx et la muqueuse anale. Il existe beaucoup de papillomavirus qui sont soit cancérigènes soit non cancérigènes”, explique la docteure. “Ils se transmettent par voie sexuelle uniquement. Il n’y a pas de transmission sur les toilettes ou dans la piscine. Parce que c’est souvent une question qui est posée. Donc, il faut un contact, alors soit par pénétration, soit par contact au niveau bas de la peau, par exemple pubis contre pubis, soit ça peut être un virus qui est transporté aussi manuellement, lors des caresses, lors des préliminaires. Et puis il y a une transmission aussi qui est oro-génitale.

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Un dépistage permettant de détecter les lésions précancéreuses

 

Seules les femmes peuvent se faire dépister aux papillomavirus, et à l'impact que cela a sur leur santé. “Il n’y a pas de symptôme à l’infection HPV, donc il va y avoir des rythmes de dépistage. Avant 25 ans, le risque de lésions précancéreuses est très faible et pas embêtant. Donc, à partir de 25 ans, effectivement, on fait ce qu’on appelle un prélèvement cervico-utérin. C’est un peu ce qu’on appelait, avant, le frottis. C’est-à-dire, avec une petite brosse, on va récupérer des cellules du col.

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Pourtant, cette infection est différente des autres maladies sexuellement transmissibles. “Pour le papillomavirus, l’infection en elle-même, on ne cherche pas à la dépister pour la traiter puisqu’il n’existe pas de traitement. Par contre, ce qu’on va dépister, ce sont les conséquences de l’infection persistante au papillomavirus, c’est-à-dire les lésions qui peuvent apparaître, notamment chez la femme, au niveau du col de l’utérus, du vagin, de la vulve. Si la patiente est porteuse, on va déclencher d’autres examens derrière, on va faire la cytologie, on va faire la colposcopie s’il y a une anomalie, puisque ce n’est pas juste de savoir si elle est porteuse qui nous intéresse, c’est de savoir : est-ce que la femme à un risque d’avoir une lésion précancéreuse ?

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Un vaccin efficace contre les risques de cancer

 

Les médecins cherchent alors à savoir si les lésions sont bénignes ou précancéreuses. Mais cette maladie ne touche pas que les femmes : “Il existe aussi des lésions liées au papillomavirus chez l’homme. Ça peut toucher les amygdales, la gorge. Ça peut toucher aussi l’anus. Malheureusement, aujourd’hui, on ne fait pas de test chez les hommes.” Malgré tout, cela reste difficile de l’éviter : “Dans une sexualité normale, le préservatif va protéger à 70 % le risque de contamination, donc ça reste quand même à conseiller. 70 %, c’est pas négligeable. Mais les caresses, le contact de la peau va, dans beaucoup de situations aussi, entraîner une infection au papillomavirus.

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Le vaccin reste alors un des meilleurs moyens de prévenir les risques de cancer. “Le vaccin va être efficace sur tous les cancers qui sont liés au papillomavirus. Et donc je vous rappelle que les hommes, on n’a pas de dépistage pour anticiper à un stade précancéreux les lésions de la gorge ou les lésions du canal anal. Donc aujourd’hui, la seule protection vraiment efficace pour les hommes, ça reste la vaccination. (…) Les recommandations aujourd’hui pour la vaccination anti-hpv sont de le faire avant 20 ans. Tous les jeunes garçons et filles devraient être vaccinés avant 15 ans et un rattrapage si ça n’a pas été fait jusqu’à 20 ans”, conclut Julia Maruani. 

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