On a mangé des plantes sauvages en se promenant dans les bois

Il donne goût à la nature… littéralement. Christophe apprend aux promeneurs à reconnaître les plantes sauvages comestibles que l'on peut croiser en forêt, mais aussi celles à éviter. Brut est parti à la cueillette au Bois de Vincennes.

“On a clairement oublié une grande partie de notre patrimoine naturel sauvage”

 

“En fonction des saisons, on peut trouver de tout : des racines, des feuilles, des fleurs, des fruits, des graines. Il y a vraiment beaucoup, beaucoup de richesses dans la nature.” Christophe de Hody est botaniste de terrain et fondateur du chemin de la nature. Amoureux de la nature et de la nourriture, il apprend aux promeneurs comment reconnaître les plantes sauvages et comestibles, et celles qu’il faut éviter. Il sensibilise à sa pratique notamment au bois de Vincennes, qui regroupe plusieurs espèces de végétaux.

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Sa plante favorite, c’est le tilleul, déclinable sous plusieurs formes. “Le tilleul, ça s'identifie très facilement grâce à cette espèce d'aile qui permet, finalement, aux fruits contenant les graines de voler, de faire le petit hélicoptère. En plus de ça, à l'intérieur, il y a une graine, une graine qui va être riche en lipides, comme les amandes. Et on grignote ! Nutritif et gourmand. Ça, en hiver. Ensuite, au mois… fin mars à peu près, il y a les feuilles qui vont commencer à sortir. Je crois que c'est la plante sauvage que je mange le plus. Je viens aux balades que j'anime avec mon saladier. Je mets plein de feuilles, plus d’autres plantes sauvages, ma sauce et c'est parti !”, décrit-il. 

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Environ 1000 plantes sauvages comestibles

 

Il y a des saisons, notamment le printemps et l'automne, où je vais vraiment cueillir énormément de plantes et manger énormément de plantes sauvages et de champignons. Ça peut vraiment représenter plus de 80 % de la partie légumes de mon alimentation, parce que je suis omnivore”, explique Christophe de Hody. “En France, on a environ 8000 espèces de plantes sauvages et, parmi les 8000, il y en a environ 1000 qui peuvent être utilisées, consommées soit pour se soigner, soit pour les manger. Et il y en a environ 300 de toxiques. Et parmi les 300, il y en a une cinquantaine de très, très toxiques, mortelles.”

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Ainsi, pour lui, il est important de savoir identifier la plante avant de la manger. “La règle numéro un, quoi qu'il arrive, c'est d'être sûr d'avoir identifié l'espèce avant de la consommer. Donc on ne va pas forcément conseiller aux gens de connaître toutes les toxiques avant de se lancer, parce que c'est compliqué, 300 plantes à connaître, quand même. Il faut plutôt apprendre à y aller petit à petit et à être sûr de soi pour chaque espèce. Donc on commence par des espèces simples telles que l'ortie, par exemple, le plantain, la pâquerette.

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Une idée reçue de mauvaise herbe

 

C’est des espèces de plantes qui ont des usages en grande partie traditionnels. Ça s'est perdu principalement à cause du fait qu’il y a eu la révolution industrielle et qu'il y a eu la venue de fruits et légumes venant d'ailleurs. Et donc les plantes sauvages étaient un peu les plantes pour les pauvres, finalement. Donc plus tu montais en statut, plus si tu mangeais des plantes sauvages, c’était pas très bien vu. Aujourd'hui, on a clairement oublié une grande partie de notre patrimoine naturel sauvage. Ces plantes, ces champignons qu'on consommait avant au quotidien, qui étaient considérées comme des richesses, aujourd'hui, c'est souvent mis au statut de mauvaises herbes. Mais finalement, ces mauvaises herbes, pour la plupart, ont des usages et sont très, très riches, même plus riches que les légumes cultivés. Et d'ailleurs, beaucoup sont des ancêtres de nos légumes cultivés.

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Pour lui, on pourrait composer totalement notre alimentation avec des plantes trouvées en forêt. “On pourrait plus facilement si on faisait des conserves, si on faisait des conserves aux bonnes saisons. Quand c'est la saison, je sais pas, moi, des châtaignes, on fait des conserves de châtaignes. Quand c’est la saison des fruits, on fait des conserves de fruits. Et avec en plus des compléments d'orties, de plantain, de pissenlits, de petites plantes vertes qui vont apporter également de bons nutriments. Il ne faut pas croire que les protéines ne se trouvent que dans les animaux. On a aussi des protéines de bonne qualité dans certaines plantes, comme l'ortie.” 

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Cette passion pour la cueillette date de plusieurs années, avant d'en faire son métier à travers Chemin de la cueillette. “Déjà petit, mon père m'a appris une dizaine-quinzaine de plantes et j'adorais déjà les cuisiner avec lui, et même tout seul, d'ailleurs. Je disais que c’était mes potions magiques. Et puis voilà, petit à petit, j'ai cherché un peu ce que je voulais faire dans la vie. Je savais que je voulais être dans la nature, je savais que j'adorais manger et je savais que j'aimais un peu les grandes idées d'écologie et de biodiversité. Donc je me suis dit ‘je vais faire ça’. Je vais étudier toutes les richesses de la nature pour les transmettre.”

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