A la ferme du Bouchage, une histoire intergénérationnelle

"C'est tout ce qu'il a construit qu'il nous transmet petit à petit. Et c'est une chance." A la ferme du Bouchage dans la Vienne, on travaille en famille. Théophile, 22 ans, et Victor, 25 ans, ont rejoint leur père dans l'exploitation familiale. Et ils sont bien décidés à faire vivre cet héritage.

J’ai l’impression d'avoir fait le bon choix. Notre père ne nous a jamais forcés du tout. Ça a vraiment été : "Je vous ouvre une porte. Si vous la prenez, vous y allez. Sinon, vous faites votre chemin." Il n'y avait aucune obligation, on l'a fait avec plaisir. Aujourd'hui, on en est satisfait. Et j'espère qu'il l'est aussi !” Théophile, 22 ans, agriculteur, travaille aux côtés de son frère, Victor, 25 ans, dans l’exploitation familiale, tenue par leur père, Pascal Baudoin. “J'ai fait le choix de rester ici parce que le but, c'était de travailler en famille. C'était indéniable. Et puis, c'était un confort aussi, mine de rien, sur toute la partie administrative que mon père gère. Je vais m’y mettre mais aujourd'hui, je n'aurais pas eu la lucidité de pouvoir tout faire et c'est un confort. Mon frère gère aussi beaucoup la production fourragère et céréales, ça m'enlève un poids aussi parce que je vais pouvoir me mettre petit à petit à bien gérer ma production” ajoute Théophile.

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“Notre souhait, c'est de faire en sorte que je puisse déléguer au fil du temps pour transmettre, tout simplement” 


J'ai toujours donné un coup de main sur l'exploitation parce que ça m'a toujours plu et puis, voilà, ça s'y prêtait. J'ai été, on va dire, bercé près des vaches, si je peux me permettre l'expression” déclare de son côté Victor, qui est installé depuis novembre 2020 dans l’exploitation. “Mon père est parti de rien. Il a tout bâti lui-même. Il a su faire les bons choix stratégiques à certains moments, il a su saisir certaines opportunités, et il a su nous transmettre les valeurs qu'il a et qui ne sont pas négligeables pour la stratégie d'une entreprise. Ses valeurs sont déjà un héritage. En plus de ça, il y a tout ce que lui a monté, construit, et qu'il nous transmet petit à petit. Et c'est une chance, une réelle chance” ajoute le jeune agriculteur. Ce qui est crucial pour lui est de “faire perdurer quelque chose que notre père a fondé, c'est hyper important”.  

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Ce qui fait plaisir, c'est qu'ils continuent dans le même sens, qu'ils voient l'agriculture à peu près dans le même sens. Après, ils auront des évolutions à apporter de leur côté. Mais il y a quand même une certaine fierté aussi de continuer à élever un troupeau, à faire une viande de qualité” confie le père de deux jeunes hommes, Pascal Baudoin, propriétaire de l’exploitation agricole, avant d’ajouter :“Je pense qu'on leur a fait envie aussi. Au premier degré, je me suis dit: "Tiens, ça va permettre de me soulager ou de me poser un peu plus sur eux." Donc c'est le cas, quand même. Mais en fin de compte, deux jeunes à installer à ses côtés, c'est une énergie nouvelle, c'est aussi des projets, c'est pas si tranquille que ça. Il y a une phase à passer. Notre souhait, c'est quand même de faire en sorte aussi que je puisse en profiter et puis déléguer au fil du temps pour transmettre, tout simplement”. 

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Si Théophile et son frère Victor sont fiers de pouvoir reprendre dans quelques années l’exploitation familiale, ils souhaitent cependant se libérer du temps pour leur vie personnelle. “On a toujours vu nos parents bosser. Est-ce qu'on a envie de faire la même chose? Je ne pense pas. J’ai envie de faire les choses un peu différemment, avoir un peu plus de temps parce que mon père, c'était H24. Il a des journées à aller faire des papiers jusqu'à tard le soir, c'est de la folie. J'ai envie d'avoir plus des moments calmes, profiter et avoir la tête ailleurs. Je pense qu'on a la valeur du travail et puis je pense qu'il y a une volonté aussi de vouloir bien faire les choses, d'être satisfait de ce qu'on fait, et ça, oui, il n'y a pas de doute qu'il nous l'a inculquée” conclut Théophile.

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