Il pêche pour nourrir les plus démunis

C'est une promesse qu'il a faite à sa mère avant son décès. Depuis, Mathieu plonge pour pêcher des poissons et en faire de la soupe qu'il distribue aux plus démunis. Pendant ce temps-là à Marseille, avec Mathieu Ferreira et son asso Les Pêcheurs Du Cœur.

“Je continuerai jusqu'à mon dernier souffle à aider les autres à travers la mer”


On est à Marseille, on est à L'Estaque et on va faire une petite pêche pour faire une soupe pour les SDF.” Mathieu Ferreira est le président et fondateur de l’association Les Pêcheurs du cœur. Ce collectif, basé à Marseille, rassemble des pêcheurs solidaires souhaitant aider les plus démunis. En plus de transformer les anciennes combinaisons de plongée en tapis pour les sans-abri, ils font eux-mêmes de la soupe de poisson à servir dans la rue. Ils commencent dès le matin en pêchant les poissons dans la mer. “C'est une méthode... pêche sous-marine, éco-responsable, où on va essayer d'aller prélever quelques poissons avec mes amis, on est quatre aujourd'hui”, décrit Mathieu. 

Ces plongeurs recyclent leurs combinaisons en tapis pour les SDF


“C'est en fait la demande de ma maman”


Le froid de la mer ne les arrête pas dans leur action solidaire. “Là, elle doit être entre 10 et 13 degrés. Mais je pense dans les 13 degrés, ouais. C'est froid, en hiver, mais bon, après, c'est pour la bonne cause, donc il faut juste penser à ça, parce que je pense que les SDF, ils ont beaucoup plus froid que nous.” À travers son association, Mathieu tient surtout à rendre hommage à une demande de sa mère. “Elle était atteinte d'un cancer, par la suite, qui s'est généralisé et avant son décès, elle m'a demandé d'aider les autres à travers la mer et de partager un repas avec les plus démunis, les personnes qui en ont besoin. Et aujourd'hui, je fais que ça, on va dire, avec mes amis de l'association.” 

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“C'est important pour moi, par rapport à la demande de ma maman. Quand je pêchais pour elle, elle oubliait sa maladie, elle oubliait son cancer. Et donc, ce moment de repas, on va dire, c'est très important, et quand elle est décédée, j'ai continué à faire ça, ça fait 15 ans que je fais ça. L'essentiel, en fait, c'est qu'il y ait du partage, de la générosité, de l'entraide et surtout de l'amour, parce que si tu n'as pas d'amour pour l'être humain, tu ne peux pas faire ça”, ajoute Mathieu.

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“Ça me rappelle mon enfance, ma mère la faisait déjà”


Une fois la pêche terminée, les pêcheurs retournent chez Mathieu pour préparer la soupe. Au menu : “du congre, du sar, pageot, rouget, vieille. Là, ça va faire une bonne, bonne soupe”, pense le président de l’association. Avec les bénévoles et son épouse, Sophie, ils sont derrière les fourneaux : “Je suis en train d'éplucher les carottes. On va mettre aussi des pommes de terre à la fin pour mettre un petit peu de féculents pour agrémenter, pour avoir une soupe un peu plus costaud, vu que c'est des personnes, on va dire, fragiles, les voisins du trottoir, donc on va leur donner un petit peu le goût de la Méditerranée à travers tous ces beaux légumes.”

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La soupe finie d’être préparée, elle part directement pour être distribuée dans la rue aux “voisins du trottoir”. Les Pêcheurs du cœur travaillent avec une autre association, Les Taxis de l'espoir Marseille, pour aider le plus de personnes. “L'idée de Mathieu est fantastique. Les sans-abri ont apprécié. (…) C'est ce qu'on appelle la soupe populaire, c'est magnifique. Et une soupe qui est bonne en plus”, décrit Nicolas Varennes, président et fondateur de l'association Les Taxis de l'espoir Marseille.

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Ça change beaucoup du quotidien. C'est très, très rare qu'on ait de la soupe de poisson fraîche”, décrit un bénéficiaire. “Ça me rappelle mon enfance, ma mère la faisait déjà”, pense un autre. “C'est juste exceptionnel quand on voit toutes ces personnes manger notre soupe de poisson, avec l'équipe, ma femme qui l'a cuisinée, ça me touche. C'est juste magnifique”, pense Mathieu Ferreira. “Il reste juste un fond. À peu près 30 litres de soupe sont partis. Magnifique! Je continuerai jusqu'à mon dernier souffle, je pense, à aider les autres à travers la mer.”

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