Nées sous X, elles ont retrouvé leur sœur avec un test ADN

"On ne la cherchait pas, on ne savait même pas qu'elle existait !" Nées sous X, Claire et Laura ont fait un test ADN pour en savoir plus sur leurs origines… et elles ont découvert qu'elles avaient une grande sœur, Marie-Anne. Elles racontent leurs retrouvailles.

On a retrouvé notre sœur en littéralement trois jours. Mais on ne la cherchait pas, on ne la connaissait pas. On ne savait même pas qu'elle existait, en fait” explique Claire. Claire a une fausse jumelle. Toutes les deux ont été adoptées en 1999. En 2016, elle décide de faire un test ADN. “Toutes les deux, c'était d'un commun accord, on se dit : pourquoi pas faire ce test pour découvrir nos origines ethniques ? Ils mettaient surtout des régions du monde, en fait. On savait qu'il y avait une partie d'Afrique subsaharienne, il y avait une partie d'Europe aussi... C'était très, très succinct et franchement, ça n'indiquait quasiment rien. Au départ. Et ensuite, au bout de deux ans, ça a commencé à se préciser et ils ont commencé à mettre des pays. Du coup, on en a fait un autre test. Et cet autre test, c'était là, en octobre 2022. Cet autre test a révélé une grande sœur” déclare Claire. 

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“Elle m'a dirigée vers un réseau où, là, elle était active


Toutes les trois sont nées sous X. Si elles n’avaient pas su par cette voie-là qu’elles avaient une grande sœur, Claire et sa sœur jumelle n'auraient pas eu de moyens légaux en France pour la retrouver. “Cela aurait été impossible” précise Claire. Dans les résultats du test ADN, elle n’a qu’un pseudo. Par chance, c’est le même pseudo qu’utilise sa grande sœur sur les réseaux sociaux. Si ses comptes sont pour la plupart inactifs depuis un certain temps, Claire décide d’écrire à certains de ses “amis” pour leur expliquer la situation, dans l’espoir que l’un d’entre eux la mette en contact avec sa sœur. “J'ai eu la chance, du premier coup, de trouver une fille qui était très gentille et qui n'a pas du tout vu ma demande comme quelque chose d'étrange ou de malsain. Et elle m'a dirigée en fait, vers elle, en fait, vers un réseau où, là, elle était active”.


Dans un premier temps, Claire lui écrit un message vague pour ne pas “l’effrayer” : “Ce que je lui ai écrit, c'est très court : "Salut ! J'espère que tu vas bien. Je voulais juste te dire que selon le site, on aurait de l'ADN en commun. Est-ce que tu as envie d'en savoir plus ?" Et, elle m'a répondu : "Coucou, oui, avec grand plaisir." Et là, j'avoue que j'ai dit les choses direct, j'ai dit : "Écoute, on n'a pas 5 % d'ADN, on en a 37,5. Selon le site, tu es ma soeur.” Elle était hyper choquée, "Mais tu sais, j'ai toujours su que j'avais une soeur."” En janvier dernier, les trois sœurs se rencontrent : “Ça s'est fait naturellement, qu'on avait plein de points communs. On s'est super bien entendues. Il y a tout de suite eu un feeling. Sa famille a rencontré la nôtre. On a déjà fait plusieurs événements familiaux ensemble. En fait, c'est un membre de notre famille qui n'est pas la fille de nos parents”.


Dans ma construction personnelle, j'ai vraiment besoin de tisser un lien avec ces personnes-là”


Sur ce questionnement de rencontrer ou pas vos parents biologiques, Laura explique qu’elles aimeraient “bien mettre un visage, peut-être un nom et avoir des explications. Je pense que ce serait la dernière pièce manquante du puzzle, qui permet un peu la construction ultime. Dans ma construction personnelle, j'ai vraiment besoin de tisser un lien avec ces personnes-là. On a nos parents, c'est vraiment juste avoir les réponses à nos questions, mais arrêter de comme on dit, "avec des si, on referait le monde", on se fait tel scénario… Là, on a nos réponses à nos questions et c'est fini”. “Parce que c'est frustrant de ne pas savoir. Dans les autres familles, ils ne savent pas un truc, ils vont demander à leur mère, à leur grand-mère, à leur tante, ils ont la réponse. Nous, on va demander à personne. On n'a pas la réponse et c'est un peu frustrant” ajoute Claire. 

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Depuis début 2023, les tests ADN sont interdits en France. Si Claire et Laura avaient eu envie de faire ce test trois mois après, elles n’auraient jamais retrouvé leur sœur. “Ce serait mort. Clairement. Trois mois après, on n'aurait pas pu. En vérité, c'est juste qu'il y avait un vide juridique complètement là-dessus Donc c'est vrai qu'en fait, ça rend la chose encore plus incroyable parce que ça tenait à un fil”.

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