Cyberattaque au ministère de l'Intérieur : un suspect de 22 ans interpellé

Gettyimages
La semaine dernière, la place Beauvau avait annoncé avoir découvert "l'existence d'activités suspectes visant des serveurs de messagerie" comme le traitement d'antécédents judiciaires (TAJ) et le fichier des personnes recherchées (FPR).
À voir également sur Brut

Un homme âgé de 22 ans a été interpellé mercredi et placé en garde à vue dans le cadre de l'enquête ouverte après le piratage des serveurs du ministère de l'Intérieur, a annoncé la procureure de Paris, Laure Beccuau.

La semaine dernière, la place Beauvau avait annoncé avoir découvert "l'existence d'activités suspectes visant des serveurs de messagerie" comme le traitement d'antécédents judiciaires (TAJ) et le fichier des personnes recherchées (FPR).

Le suspect "est déjà connu des services de justice pour avoir été condamné pour des faits similaires en 2025", a précisé la procureure dans un communiqué. Le jeune homme, qui vivait chez sa mère, a été interpellé par la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) en Haute-Vienne, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.

Faille de sécurité

"Quelques dizaines de fiches" confidentielles ont été "extraites" lors d'une attaque informatique qui a touché Beauvau pendant plusieurs jours, a indiqué le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez mercredi matin sur franceinfo.

Devant les députés, le ministre de l'Intérieur a qualifié de "très grave" l'attaque informatique tout en annonçant des mesures de restriction immédiates pour les agents, dont la double authentification systématique.

La faille de sécurité a été rendue possible par un manque "d'hygiène numérique". Déplorant "des imprudences", le ministre a expliqué qu'"un individu ou un groupe d'individus" se sont introduits "pendant plusieurs jours" dans les systèmes informatiques du ministère de l'Intérieur "en utilisant les messageries", en passant par des boîtes professionnelles pour récupérer des codes d'accès.

Face à ces manquements, Laurent Nuñez a annoncé une série de mesures de "remédiation" immédiates, incluant la fermeture de certains comptes et l'imposition systématique de la "double authentification".

Enquêtes judiciaire et administrative

Les nouvelles procédures vont se traduire par un "cadre de travail beaucoup plus contraint pour les agents", a prévenu le ministre, assumant les conséquences organisationnelles de la brèche de sécurité.

Au-delà de l'urgence, l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi) a été saisie pour renforcer les systèmes en profondeur, parallèlement à l'enquête judiciaire confiée à l'Office anti-cybercriminalité (OFAC) et à une enquête administrative interne.

Il y a quelques jours, un groupe de pirates informatiques a revendiqué, sans apporter de preuves, cette attaque et a assuré avoir accédé aux données de plus de 16 millions de personnes, issues des fichiers de police.

"Ce que je peux vous dire, c'est qu'il n'y a pas eu extraction de millions de données. À ma connaissance, c'est faux", a encore affirmé le ministre, qui a assuré ne pas avoir reçu de demande de rançon. "Cela ne met pas en danger la vie de nos compatriotes."

A voir aussi