Des syndicats agricoles donnent rendez-vous à Lecornu en janvier avec de nouvelles mobilisations

Crédit : Christian Liewig - Corbis/Getty Images
Des promesses "assez faibles", "le compte n'y est pas": le courrier du Premier ministre envoyé vendredi soir aux syndicats agricoles ne satisfait pas ces derniers, qui lui donnent rendez-vous en janvier et menacent de mobilisations plus importantes.
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Dans le courrier de près de cinq pages, Sébastien Lecornu réexplique la stratégie sanitaire mise en place pour lutter contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), consistant notamment à abattre la totalité d'un foyer touché par la maladie.

Après avoir sévi en Savoie cet été et essaimé dans le Jura, la DNC est arrivée dans le Sud-Ouest mi-octobre, ravivant la colère d'une région agricole pauvre et déjà éprouvée par des crises successives.

"N'éliminer que les bovins présentant des symptômes fait courir un risque majeur de propagation du virus", affirme Sébastien Lecornu, alors que la Coordination rurale et la Confédération paysanne, les deux syndicats opposés à l'abattage total des foyers quand un cas est détecté, avaient signalé des "ouvertures" vendredi après leur rencontre avec le Premier ministre.

"Que des promesses"

Il fait passer aussi le montant d'un fonds d'urgence, annoncé en début de semaine, de 10 à 11 millions d'euros, destinés aux petites exploitations les plus en difficulté. Plus de sept millions d'euros d'acomptes ont été versés aux éleveurs dont les vaches ont été abattues depuis juin. 

"Les annonces, globalement, sont assez faibles. Ce ne sont que des promesses (...) Il est indispensable que l'État se mette à réfléchir" sur le protocole d'abattage, a réagi samedi le secrétaire général de la Coordination rurale, François Walraet, sur France Inter.

Les sections départementales sont libres de continuer leur blocage mais il a appelé les siennes à "faire une pause" pendant Noël. "Nous verrons ce que le ministre propose et si effectivement il n'y a pas d'avancée, on se remobilisera à partir de début janvier."

La Confédération paysanne avait prévenu vendredi qu'elle n'appellerait pas à lever les blocages mais les nouvelles actions et manifestations prévues ce week-end sont moins nombreuses que durant la semaine.

"Les réponses attendues, notamment sur les indemnisations des animaux bloqués, la sécurisation économique des exploitations ou encore le soutien aux céréaliers, ne sont pas au rendez-vous. Le compte n'y est pas" dans le courrier du Premier ministre, a réagi la puissante FNSEA, qui soutient la stratégie sanitaire actuelle mais demandait au gouvernement des "garanties" sur la taxe carbone européenne appliquée aux engrais.

Un courrier "pas suffisant" non plus pour leurs alliés des Jeunes agriculteurs, a expliqué sur France 2 leur président Pierrick Horel. "On fera des actions coup de poing ça et là d'ici à Noël, mais pas de blocages routiers pour nous", a-t-il ajouté.

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