"Les deux à l'avant étaient positifs au protoxyde d'azote, avec un taux relativement important pour celui de 19 ans (considéré comme le conducteur par les experts, ndlr) et un taux moindre pour celui de 14 ans", a déclaré Abdelkrim Grini, après avoir reçu les derniers résultats d'analyses confiées à un laboratoire spécialisé.
Au total, trois jeunes sont morts noyés dans lors de l’accident qui a eu lieu dans la nuit du 2 au 3 décembre. Après plusieurs heures à faire des "rodéos" dans un quartier d’Alès et une brève course-poursuite avec la police, le conducteur a raté un virage dans une rue rendue glissante par la pluie, enfoncé un muret et atterri dans la piscine d’un pavillon, les roues vers le haut, a expliqué le procureur de la République d’Alès Abdelkrim Grin.
Trois jeunes meurent noyés dans leur voiture tombée dans une piscine à Alès, le chauffeur avait 14 ans
"Cela confirme nos premières impressions, puisque des bombonnes de protoxyde avaient été retrouvées dans l'habitacle", a ajouté le procureur d'Alès.
Les autopsies avaient déjà révélé celui de 19 ans était positif au cannabis et à l'alcool (0,7 gr/l de sang).
Le protoxyde d'azote à l'origine de plusieurs drames
Le protoxyde d'azote, surnommé "gaz hilarant", a notamment dans son utilisation détournée pour effet secondaire la perte de contrôle de ses consommateurs. Utilisé en médecine ou cuisine, sa vente est en théorie interdite aux mineurs et dans certains lieux depuis 2021, mais sauf arrêtés locaux, elle reste légale.
Son utilisation détournée a été récemment à l'origine de plusieurs drames routiers, comme par exemple début novembre à Lille, où un jeune homme de 19 ans a été mortellement percuté par un automobiliste ayant consommé ce gaz et fuyant la police.
En agglomération parisienne, les interventions en lien avec ce produit sont en forte hausse depuis janvier or il bénéficie "un quasi-vide juridique, le protoxyde d'azote n'étant pas classifié comme produit stupéfiant", selon une note de l'Office anti-stupéfiants (Ofast) consultée mardi par l'AFP.
Les enquêteurs d'Alès se sont dans un premier temps interrogés sur la question de savoir lequel des deux jeunes retrouvés à l'avant était au volant au moment des faits.
"Pour le conducteur (en se fondant sur la position du siège, ndlr), l'expert évalue la taille à 1,74m minimum. Or le garçon de 19 ans mesure exactement 1,74m et celui de 14 ans 1,65", a expliqué M. Grini.
Les trois adolescents avaient passé la soirée à faire des "rodéos" et ont été brièvement "pris en chasse" par la police, environ une heure avant leur sortie de route, avait déjà précisé la semaine dernière M. Grini.
La victime de 15 ans était originaire de Nevers. En fugue, l'adolescent avait été placé en garde à vue trois jours avant le drame à Alès pour une affaire de stupéfiants et devait être ramené chez sa mère, mais il avait réussi à fausser compagnie au service de la Protection de la jeunesse (PJJ), avait aussi expliqué M. Grini.
Aucune analyse sur sa consommation éventuelle de protoxyde d'azote n'a été effectuée puisqu'il était acquis qu'il ne conduisait pas la voiture.








