Le prix Nobel de la paix a été attribué vendredi à la cheffe de l'opposition vénézuélienne Maria Corina Machado pour ses efforts "en faveur d'une transition juste et pacifique de la dictature à la démocratie".
"Maria Corina Machado est l'un des exemples les plus extraordinaires de courage civique en Amérique latine ces derniers temps", a déclaré le président du comité Nobel norvégien, Jørgen Watne Frydnes, à Oslo.
"Etat brutal et autoritaire"
Mme Machado "a été une figure clé de l'unité au sein d'une opposition politique autrefois profondément divisée, une opposition qui a trouvé un terrain d'entente dans la revendication d'élections libres et d'un gouvernement représentatif", a-t-il ajouté.
Elle a réussi cette unification au moment où "le Venezuela est passé d'un pays relativement démocratique et prospère à un État brutal et autoritaire en proie à une crise humanitaire et économique", a ajouté le président du comité Nobel.
La notoriété de Mme Machado a explosé lors des primaires de l'opposition en octobre 2023, recueillant plus de 90% des voix lors d'une démonstration de force avec 3 millions de votants.
Elle est rapidement devenue une favorite des sondages pour être surnommée la "libertadora" ("libératrice"), en hommage au "libertador" Simon Bolivar.
Vivre dans la clandestinité
Au cours de l'année écoulée, "Mme Machado a été contrainte de vivre dans la clandestinité. Malgré les graves menaces qui pèsent sur sa vie, elle est restée dans son pays, un choix qui a inspiré des millions de personnes", a rappelé le comité.
Le prix échappe donc au président américain Donald Trump, qui n'avait pas caché son désir de le remporter cette année.
Depuis son retour à la Maison Blanche pour son second mandat en janvier, le dirigeant américain a insisté à plusieurs reprises sur le fait qu'il "méritait" le Nobel pour son rôle dans la résolution de nombreux conflits - une affirmation largement exagérée, selon les observateurs.