Le procureur de Bordeaux a motivé sa décision par les nouveaux éléments apparus dans un récent documentaire sur Netflix consacré au chanteur de Noir Désir, condamné en 2003 pour le meurtre de Marie Trintignant.
Quatre procédures sur les circonstances de la mort de Krisztina Rady ont déjà été ouvertes et classées sans suite: la première après son décès au domicile conjugal à Bordeaux début 2010, puis en 2013, 2014 et 2018.
"Aujourd'hui les parents souhaitent l'apaisement et ne comprennent pas l'acharnement concernant ce dossier, notamment en prétendant que leur gendre aurait commis un suicide forcé", explique Maître Tibor-Louis Leh dans un communiqué transmis à l'AFP.
Il fait notamment référence au documentaire "De rockstar à tueur : le cas Cantat", "particulièrement à charge", selon lui.
"Les causes du suicide sont multiples"
Le film évoque une lettre d'adieu de Krisztina Rady, dévoilée cette semaine par Paris Match, où elle écrit: "Merci aux cris incessants et aux accusations de Bertrand, dépositaire exclusif de souffrance". Mais elle cite également deux autres hommes, "lamentables petits caporaux", et deux femmes qui l'ont fait "souffrir".
Maître Leh évoque également une autre lettre d'adieu, en possession des parents, laquelle "ne fait aucune allusion à Bertrand Cantat" mais mentionne "un contentieux financier d'ordre professionnel".
Après la mort de Krisztina, ses parents ont évoqué à plusieurs reprises la "violence" de Cantat, qui "d'une certaine manière, terrorisait" leur fille.
Mais dès 2013, ils se sont dit, par le biais de leur avocat, convaincus que Bertrand Cantat "n'est vraisemblablement pas la seule personne impliquée" et "qu'il y a beaucoup d'autres raisons complexes pour lesquelles elle s'est suicidée".
"Les causes du suicide sont multiples", a martelé Maître Leh vendredi.
Krisztina Rady, femme de lettres, de théâtre et traductrice, avait rencontré Bertrand Cantat en 1993, lors d'un festival à Budapest.
Marié en 1997, le couple a eu deux enfants et n'a jamais divorcé même s'il s'est séparé lors de la naissance de leur fille, après la rencontre entre le chanteur et Marie Trintignant.
Krisztina Rady avait apporté un soutien inconditionnel à Bertrand Cantat lors de son procès en Lituanie pour le meurtre de l'actrice, pour lequel il a été condamné à huit ans de prison.