Un Français détenu "sans motif" au Venezuela depuis deux mois, selon sa famille

Crédit : Mattia Bicchi Photography/Getty Images
Un ressortissant français, Camilo Castro, est détenu depuis près de deux mois au Venezuela "sans motif et sans que ses droits consulaires soient respectés", a alerté mercredi sa famille.
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"Les recherches que nous avons menées montrent que Camilo est détenu par les autorités vénézuéliennes, sans motif et sans que ses droits consulaires soient respectés, comme des dizaines d’autres étrangers actuellement détenus dans le pays", s'inquiète-t-elle dans une déclaration obtenue par l'AFP, confirmant une information du journal Libération.

Sollicité par l'AFP, le ministère français des Affaires étrangères n'a pas répondu dans l'immédiat.

Camilo Castro, professeur de yoga qui aura 41 ans le 27 août, a disparu le 26 juin au poste-frontière de Paraguachon, séparant le Venezuela de la Colombie où il réside. Il s'y était rendu pour renouveler son visa de séjour colombien arrivé à échéance, explique la famille.

"Disparitions forcées"

"Peu au fait de la situation politique du Venezuela depuis les élections de l'été 2024, il se dirige vers le poste-frontière vénézuélien. De là, il envoie plusieurs messages à ses proches, dont un suggérant qu'il pourrait être renvoyé vers la Colombie. Depuis ce message, il n’a plus donné aucune nouvelle à personne", ajoute-t-elle.

"Après la libération de détenus par Caracas dans un échange de prisonniers avec les USA le 19 juillet dernier, les recherches menées par la famille et les proches confirment que Camilo est détenu par les autorités vénézuéliennes", affirment ses proches qui rappellent que "Camilo Castro n'est toujours pas localisé officiellement dans les prisons du Venezuela".

Parmi les détenus libérés le 19 juillet dans le cadre de l'accord de libérations croisées de prisonniers entre Caracas et Washington, figurait le Franco-Américain Lucas Hunter, détenu début janvier après avoir été lui aussi arrêté à la frontière entre la Colombie et le Venezuela par des agents vénézuéliens.

Dans un rapport publié mi-juillet, Amnesty International dénonce la politique de "disparitions forcées" menée depuis la réélection du président Nicolas Maduro contre des opposants et des ressortissant étrangers.

"Les autorités vénézuéliennes semblent utiliser cette pratique pour justifier leurs récits sur les 'conspirations étrangères' et comme monnaie d'échange dans les négociations avec d'autres pays", dénonce l'ONG.

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